Contraception hormonale et stérilisation chirurgicale seraient associées à une longévité accrue chez de nombreux mammifères, selon une vaste étude internationale menée à partir de données de zoos et d’aquariums. L’effet, de l’ordre de 10 à 20 % d’espérance de vie en plus, semble toutefois reposer sur des mécanismes différents chez les mâles et les femelles.
En analysant 117 espèces de vertébrés vivant en captivité, les chercheurs ont observé qu’un blocage durable de la reproduction – par contraception continue ou stérilisation définitive – s’accompagnait, en moyenne, d’une augmentation de l’espérance de vie. Chez les mâles, seul le retrait des testicules (castration) était lié à cet effet, contrairement à la vasectomie, ce qui pointe clairement vers le rôle des hormones sexuelles. L’impact est particulièrement marqué lorsque la castration a lieu tôt dans la vie, et s’accompagne d’une baisse des décès liés à des comportements agressifs ou à la prise de risque.
Chez les femelles, la prolongation de la vie est observée après plusieurs types de stérilisation, ce qui suggère que le bénéfice tient surtout à la réduction du « coût » physiologique énorme de la gestation, de l’allaitement et des soins à la progéniture. Les femelles stérilisées sont notamment moins susceptibles de mourir d’infections, probablement parce qu’elles ne doivent plus consacrer autant d’énergie à la reproduction au détriment de leurs défenses immunitaires.
Les auteurs y voient un argument en faveur des théories évolutives de la ménopause : cesser de se reproduire pourrait favoriser la survie, même si, comme le montre le cas de l’ovariectomie (qui allonge la vie mais altère la santé à long terme), longévité et « bonne santé » ne vont pas toujours de pair.
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L’équipe de rédaction Tempo Today