Le topiramate, un médicament initialement développé pour traiter l’épilepsie, agit sur le cerveau et induit une perte de poids. Les résultats, publiés dans la revue Obesity, révèlent un mécanisme d’action distinct de celui des agonistes des récepteurs du GLP-1 tels que le sémaglutide (Ozempic, Wegovy).
La combinaison Qsymia® (topiramate + phentermine) est utilisée dans plusieurs pays pour la prise en charge de l’obésité, avec une perte de poids moyenne d’environ 10 % observée chez les utilisateurs. Cependant, son mode d’action cérébral restait jusque-là méconnu.
L’équipe dirigée par la Pr Natalie Jane Michael (Faculté de pharmacie, Université Laval) a eu recours à des techniques d’électrophysiologie sur des modèles murins transgéniques pour enregistrer l’activité neuronale. Les chercheurs ont ainsi démontré que le topiramate inhibe spécifiquement les neurones hypothalamiques NPY/AgRP, connus pour stimuler l’appétit, sans influencer directement les circuits neuronaux de la satiété. Ce mode d’action diffère de celui du sémaglutide ou du liraglutide, qui agissent principalement sur les voies régulant la satiété.
Selon la Pr Michael, la réponse au traitement demeure hautement variable : certaines personnes perdent jusqu’à 20 % de leur poids corporel, tandis que d’autres ne présentent qu’un effet modéré, voire nul. Cette hétérogénéité, observée également avec les agonistes du GLP-1, souligne l’importance d’une approche personnalisée de la pharmacothérapie de l’obésité.
Les auteurs espèrent que la compréhension de ces mécanismes neuronaux permettra à terme d’optimiser les traitements contre l’obésité et d’en adapter la prescription selon le profil génétique et métabolique de chaque patient.
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L’équipe de rédaction Tempo Today