Certaines bactéries buccales sont liées à l'hypertension chez la femme âgée

Par le passé, des recherches avaient suggéré que la pression artérielle tend à être plus élevée chez les personnes souffrant de maladies parodontales. Une nouvelle étude a, pour la première fois, examiné l'association entre les bactéries buccales et le développement de l'hypertension de manière prospective.

« Étant donné que les maladies parodontales et l'hypertension sont particulièrement répandues chez les adultes plus âgés, si une relation entre les bactéries buccales et le risque d'hypertension pouvait être établie, il pourrait y avoir une possibilité d'améliorer la prévention de l'hypertension par des soins buccaux accrus et ciblés », a déclaré Michael J. LaMonte, l'un des auteurs principaux de l'étude et professeur à la Buffalo-State University de New York.

Les chercheurs ont évalué les données de 1.215 femmes ménopausées. Lors de l'inscription à l'étude, les chercheurs ont enregistré la tension artérielle et prélevé la plaque dentaire sous la ligne des gencives, « où certaines bactéries maintiennent les structures des gencives et des dents en bonne santé, tandis que d'autres provoquent des maladies gingivales et parodontales », a déclaré LaMonte.

Au moment de l'inscription à l'étude, environ 35 % (429) des participantes avaient une tension artérielle normale, inférieure à 120/80 mm Hg, et ne prenaient pas de médicaments. Près de 24 % (306) des participantes avaient une pression artérielle élevée, c'est-à-dire des valeurs supérieures à 120/80 mm Hg, sans prise de médicaments. Environ 40 % (480) des participantes avaient eu un diagnostic d’hypertension et étaient sous traitement médicamenteux.

Les chercheurs ont identifié 245 souches uniques de bactéries dans les échantillons de plaque. Près d'un tiers des femmes qui ne souffraient pas d'hypertension ou qui n'étaient pas traitées pour l'hypertension au début de l'étude a reçu un diagnostic d'hypertension au cours de la période de suivi, qui a duré en moyenne 10 ans.

L'analyse a révélé que 10 bactéries étaient associées à un risque de 10 % à 16 % plus élevé de développer une hypertension artérielle ; et 5 autres types de bactéries étaient associés à un risque d'hypertension inférieur de 9 % à 18 %. Ces résultats étaient cohérents même après avoir pris en compte les facteurs démographiques, cliniques et liés mode de vie.

Les associations potentielles entre les 15 mêmes bactéries et le risque d'hypertension dans des sous-groupes ont été analysées, en comparant les femmes de moins de 65 ans à celles de plus de 65 ans, les fumeuses aux non-fumeuses, les personnes ayant une pression artérielle normale à celles ayant une pression artérielle élevée au début de l'étude, etc. Les résultats sont restés cohérents entre les groupes comparés. Les résultats sont particulièrement pertinents pour les femmes ménopausées, puisque la prévalence de l'hypertension artérielle est plus élevée chez les femmes âgées que chez les hommes âgés, selon LaMonte.

Référence : pour en savoir plus, cliquez ici.