Le dépistage cardiovasculaire peut réduire le risque de décès et de MCV

Les chercheurs ont identifié tous les hommes âgés de 65 à 74 ans, entre septembre 2014 et septembre 2017, au sein de 15 municipalités au Danemark. Au total, 46 526 hommes ont été répartis au hasard entre le bras « dépistage + intervention » (16 736 hommes), ou « pratique danoise habituelle de non-dépistage » (groupe témoin ; 29 790 hommes). L'âge moyen était de 68,8 ans.

Le programme de dépistage et d'intervention comprenait 1) une tomographie cardiaque et tronculaire sans contraste pour détecter un score de calcification des artères coronaires supérieur à la médiane spécifique au sexe et à l'âge, des anévrismes aortiques et iliaques, et une fibrillation auriculaire ; 2) une pression artérielle au niveau des deux bras et des deux jambes pour diagnostiquer une maladie artérielle périphérique ; et 3) des tests sanguins pour identifier un taux de cholestérol élevé ou un diabète. En cas de résultats anormaux, des traitements étaient proposés. Les informations sur les médicaments, la chirurgie, les maladies cardiovasculaires et les décès après cinq ans de suivi ont été obtenues auprès des registres nationaux.

Au cours d'un suivi médian de 5,6 ans, 2 106 (12,6 %) hommes du groupe d'intervention et 3 915 (13,1 %) hommes du groupe témoin sont décédés, ce qui correspond à une réduction non significative de 5 % du risque relatif. Lorsque l'effet de l'intervention sur la mortalité a été analysé en fonction de l'âge, aucune différence n'a été constatée chez les hommes âgés de 70 ans et plus, mais une diminution du risque de 11% a été obtenue chez ceux âgés de 65 à 69 ans (p=0,004).

Dans une analyse post hoc, l'intervention a réduit le risque d'un critère composite de décès, d’AVC ou d'infarctus du myocarde de 7% dans la population globale (p=0,016), avec une réduction encore plus importante de 11% chez les personnes âgées de 65 à 69 ans (p=0,007).

Au total, 1 169 (7,0 %) hommes du groupe d'intervention ont eu un AVC, contre 2 228 (7,5 %) dans le groupe témoin (p=0,035). Il n'y avait pas de différence entre les deux groupes en ce qui concerne l'infarctus du myocarde, l'amputation due à une maladie vasculaire, la dissection ou la rupture aortique.

Le professeur Diederichsen, auteur de l’étude a déclaré : « Nous avons observé une réduction substantielle du critère combiné de décès, d'accident vasculaire cérébral ou d'infarctus du myocarde chez les hommes âgés grâce à un dépistage cardiovasculaire complet. Nos résultats pointent assez fermement vers un âge cible de dépistage inférieur à 70 ans ».

Référence : communiqué de l’ESC.