L’édito de notre Dir Med : « Alors… Métavers ou Métavers pas ? »

Le Métavers ou Metaverse, qui fait d’ores et déjà partie du Web 3.0, est un nouveau monde virtuel, décentralisé qui n’appartient à personne, (comme l’est internet aujourd’hui) mais dont chaque porte d’entrée ou plateforme d’accès, une quinzaine actuellement,⁽²⁾ mène à des Métavers différents qui ne sont pas encore interconnectés entre eux. Certains sont la propriété de holding comme META (qui regroupe Facebook, Messenger et Instagram) et dont le récent changement de nom, officialisé par son CEO, Mark Zuckerberg, n’avait donc rien d’innocent…                                                                                                             *

Il ne faut pas voir le Métavers comme un remplaçant du monde réel mais comme un monde adjacent : une « maison de vacances », qui permettra d’assister à un concert en live avec une bande de copains qui habite au Brésil et dont les musiciens anglais seront en directs depuis leur studio, représentés sur scène par leurs hologrammes.

Le Métavers est pressenti comme la prochaine évolution des relations sociales, intégrant la réalité virtuelle et la réalité augmentée, qui sera en quelque sorte l’internet du 22ème siècle.

Mais on ne peut évoquer ce nouveau monde sans parler de la technologie « Blockchain » qui sera bientôt aux transactions ce qu’internet a été pour l’information.

On peut considérer la technologie Blockchain comme un système d’exploitation, tel que Microsoft Windows ou MacOS, et dont la cryptomonnaie n’est qu’une des nombreuses applications pouvant fonctionner sur ce système d’exploitation.⁽³⁾

La Blockchain peut se définir comme un registre immuable, partagé et distribué, destiné à faciliter le processus d’enregistrement des transactions et de suivi des actifs dans un réseau d’entreprises⁽³⁾. Ce concept a été fondé sur le principe de l’interconnexion des anneaux d’une chaîne, d’où son nom. C’est donc cette technologie qui est à la base du fonctionnement du Métavers, du bitcoin et qui permet par exemple, aujourd’hui, de garantir l’appartenance d’une œuvre digitale à quelqu’un (NFT).

Évoluer dans ce type d’environnement permet de créer des showrooms virtuels pour accueillir les clients, mais aussi des univers pour la formation en entreprise. Et si cela existe déjà, ce qui change avec le Métavers, c’est qu’un utilisateur peut se déplacer librement d’un environnement à un autre. Il peut changer d’endroit sans devoir fermer un programme pour en ouvrir un autre.⁽⁴⁾ Dans le Métavers, vous interagissez avec un collègue, à la pause de la formation, vous profitez pour passer au magasin d’à côté essayer les chaussures que vous avez repérées la veille près de chez vous et pour lesquelles vous recevez un bon d’achat utilisable dans le monde réel… « Le meilleur des 2 mondes » en quelque sorte !

Mais me direz-vous, quelles sont les interactions possibles avec la médecine de demain ?

Il existe déjà des applications pratiques permettant à l’armée, pour les pompiers militaires de participer à des formations incendie, qui, dans la vraie vie, sont des défis colossaux, mais qui deviennent très facilement réalisables dans le Métavers…⁽⁴⁾

Alors pourquoi ne pas imaginer et construire, dans ce nouveau monde, un hôpital dernier cri, doté des technologies les plus sophistiquées, qui permettrait aux chirurgiens de s’exercer virtuellement sur des cas compliqués avec une instrumentation de pointe, assistés en temps réel par des confrères de New-York, Tokyo et San Diego, tout en ne quittant pas leurs bureaux respectifs ?

Si la pertinence du Métavers semble encore toute relative, son évolution est bien en marche !

Notre génération de praticiens aura sans doute bien du mal à se projeter dans un tel avenir, comme ont dû le faire nos pères à la naissance d’internet… Il semble pourtant indéniable que la médecine de demain saura s’en saisir à bon escient pour faire progresser la science…

Excellent week-end à tous

Dr Patrick De Moor

Médecin généraliste

Directeur Médical Vivactis Group