L'épuisement professionnel est plus ancien que nous le pensons

Nous avons du mal à imaginer ce qu'était la vie dans les ateliers il y a cent ans", explique Hilde Langeraert, conservatrice du Musée de l'industrie de Gand, à propos de l'exposition "Burn, du risque d’incendie au burn-out’ .

« Le travail des enfants vient d'être aboli, tout le monde travaille 48 heures par semaine, l'assurance accident n'existe pas car les prestations sociales sont nulles. Heureusement, cela a complètement changé. À l'époque, il était normal de devoir travailler au milieu de machines dangereuses dans l'atelier de métallurgie ou l'usine textile. La signification et la valeur de la sécurité et de la santé ont sérieusement évolué. Par ailleurs, si tout est beaucoup plus sûr, nous sommes aujourd'hui confrontés à des souffrances psychologiques telles que le stress et l'anxiété au travail, bien que cela non plus ne soit pas nouveau."

"Le burnout n'est pas non plus un phénomène nouveau", fait valoir M. Langeraert. "Au début du siècle dernier, les boîtes de "cataplasmes nerveux", des poudres à l'effet hautement sédatif, passaient comme des petits pains sucrés sur le comptoir des pharmaciens. Ils étaient très populaires parmi les ouvriers des usines gantoises et étaient censés rendre plus supportables les longues et stressantes journées de travail. Même lorsqu'il s'est avéré que les poudres étaient extrêmement nocives pour les reins, les pharmaciens ont continué à les vendre au noir, car le besoin était très grand."

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