Le médecin généraliste en voie de disparition ?

Le médecin généraliste est depuis longtemps un personnage connu et respecté - dans le passé, il s'agissait généralement d'un homme. Lors de la création du NHS, le médecin généraliste était au centre des soins de santé de l'État. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Un cabinet de médecin généraliste sur 20 appartient aujourd'hui à de grandes chaînes, avec au moins cinq ou six médecins dans chaque cabinet. Le patient n'a guère le choix du médecin qui le traitera et doit se contenter de savoir qui est disponible le jour même - si tant est qu'il puisse prendre un rendez-vous en personne, plutôt qu'en ligne ou par téléphone.

Les cabinets eux-mêmes, qui centralisent les ressources et le personnel, font de plus en plus partie de grands conglomérats, souvent détenus par des géants américains de l'assurance maladie. Ils soutiennent que les petits cabinets familiaux indépendants ne sont plus viables financièrement. Il n'y a pas assez de médecins généralistes pour les employer. Ils n'ont pas toujours accès aux technologies les plus récentes. Et ils n'offrent pas aux patients la gamme de soins et de traitements que les conglomérats peuvent s'offrir.

Plusieurs cabinets médicaux font maintenant appel aux communautés, en particulier dans les zones rurales, pour les aider à lutter contre les rachats et à contester les décisions prises par-dessus leur tête par les patrons régionaux du NHS. Ils affirment que les super cabinets ne peuvent pas garantir la continuité des soins ni adapter les services aux besoins de santé des patients locaux.

Ces arguments doivent être mis en regard des défis considérables auxquels les cabinets de médecins généralistes indépendants sont aujourd'hui confrontés. Le plus grand défi est le manque de médecins. Le nombre d'étudiants en médecine formés est insuffisant et le gouvernement est loin d'avoir tenu sa promesse d'ajouter 6 000 médecins aux cabinets de médecins généralistes. Trop de médecins prennent une retraite anticipée ou quittent la médecine au milieu de leur carrière. On a beaucoup parlé de la crise dans les hôpitaux et les services d'urgence ; on a accordé trop peu d'attention à la pression croissante exercée sur les médecins généralistes - une question qui sera examinée de près par la Commission de la santé du Times.

L'autre problème qui engloutit de plus en plus de médecins généralistes est l'avalanche inexcusable de paperasserie. Il ne s'agit pas seulement de remplir des formulaires, d'établir des rapports, d'exiger toujours plus de responsabilité et de procéder à des audits répétés pour éliminer tout motif de litige ; il s'agit aussi du refus des hauts responsables du NHS de comprendre que gestion ne signifie pas microgestion ou de laisser la plupart des décisions à l'initiative de ceux qui travaillent pour la communauté et qui la connaissent bien. Toutefois, les grands groupes de cabinets médicaux sont mieux à même de centraliser la paperasserie et, du moins en théorie, de donner aux médecins généralistes plus de temps pour se concentrer sur la médecine et le traitement.

Pour en savoir plus

https://www.thetimes.co.uk/article/the-times-view-on-health-service-changes-the-vanishing-family-doctor-lsggtgnsb