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Entre 1347 et 1351, l’Europe fut frappée par la peste noire, l’un des épisodes pandémiques les plus meurtriers de l’histoire. En l’espace de quatre ans, la maladie aurait emporté entre 25 et 50 millions de personnes, soit environ un tiers de la population européenne. Cette hécatombe fut causée par Yersinia pestis, une bactérie identifiée seulement au XIXe siècle, transmise à l’humain par les piqûres de puces infectées vivant sur des rongeurs, notamment les rats noirs, très présents dans les milieux urbains de l’époque.
La peste se présentait sous trois formes cliniques : bubonique (forme la plus courante), septicémique et pulmonaire. La première se manifestait par des bubons inguinaux ou axillaires douloureux, associés à une fièvre brutale, une asthénie majeure et parfois des signes neuropsychiques. Les formes septicémiques et pulmonaires étaient plus rares mais fulminantes, avec un taux de létalité proche de 100 % en l’absence de traitement. La transmission directe par gouttelettes dans la forme pulmonaire aurait pu contribuer à des flambées locales particulièrement virulentes.
La vitesse de propagation de la peste a été favorisée par l’essor du commerce maritime, le déplacement des armées et des pèlerins, ainsi que par l’insuffisance des infrastructures sanitaires. Dans un contexte médical dominé par la théorie des miasmes et les explications théologiques, l’absence de compréhension des mécanismes de contagion a empêché toute réponse sanitaire efficace. L’épidémie s’est traduite par un effondrement temporaire des structures sociales et économiques : exode rural, abandon de terres, effondrement de la natalité, mais aussi hausse des salaires liée à la raréfaction de la main-d’œuvre.
À plus long terme, ces bouleversements ont contribué à une reconfiguration profonde des sociétés européennes. Les rapports de force entre classes sociales ont évolué, le pouvoir des élites féodales s’est affaibli, et les bases d’un renouveau culturel et scientifique – la Renaissance – se sont consolidées. La peste noire, au-delà de son impact démographique et pathologique, illustre ainsi comment une crise infectieuse peut remodeler durablement les structures sanitaires, sociales et économiques d’un continent.
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L’équipe de rédaction Tempo Today
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