Champagne et vin blanc pour éviter l’arrêt cardiaque… Vraiment ?

L’étude applique la randomisation mendélienne comme méthode d’inférence causale. Cette technique repose toutefois sur des hypothèses fortes : association génétique robuste avec le facteur exposant, absence de confusion génétique (notamment socio-économique), et absence de pléiotropie horizontale. Ces conditions apparaissent ici fragiles, notamment dans le cas de la consommation de champagne, pour laquelle les variantes génétiques supposées associées peuvent également refléter des facteurs de mode de vie ou de statut socio-économique corrélés à la santé cardiovasculaire.

Les données utilisées étant en grande partie autodéclarées (alimentation, usage du temps, symptômes psychologiques), l’étude est également exposée à des biais de mesure. Par ailleurs, les comportements sont analysés de manière statique, sans prise en compte de leur évolution dans le temps.

Enfin, les méthodes de sensibilité employées (randomisation mendélienne pondérée par la médiane, entre autres) n’ont pas toujours confirmé les effets observés. L’estimation selon laquelle 63 % des ACS pourraient être évités par la modification des profils de risque repose sur une fraction attribuable calculée à partir d’un ensemble de facteurs dont seule une minorité a été validée comme causale.

Si cette étude propose une cartographie large des facteurs de risque de l’ACS, la prudence s’impose quant à l’interprétation des résultats. L’approche exposomique et la randomisation mendélienne nécessitent un cadre méthodologique rigoureux pour éviter les biais d’interprétation et les surinterprétations médiatiques.