Covid-19 : quel impact sur l’antibiorésistance

Les résultats confirment une hausse marquée de l’AMR, en particulier durant la période pandémique, avec une incidence passant de 182 à 193 infections résistantes pour 10 000 hospitalisations (+6,5 % ; IC95 % : 5,1–8,0 %). Les infections nosocomiales ont été les plus concernées (+31,6 %), alors que l’incidence communautaire restait stable (+0,8 %).

Parmi les germes les plus fréquents figuraient le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (MRSA, 40,6 %) et les entérocoques résistants à la vancomycine (VRE, 12,9 %). Tandis que les infections à MRSA diminuaient au fil des trois périodes (-6,2 % pendant la pandémie), les résistances aux bacilles Gram négatif — notamment Acinetobacter baumannii et les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes — ont connu une hausse significative.

Les principaux facteurs associés à l’AMR étaient un âge avancé (>77 ans), le sexe masculin, la gravité de la maladie, l’admission en soins intensifs, la présence de comorbidités et une exposition récente aux antibiotiques. L’analyse n’a en revanche pas mis en évidence de lien clair entre l’AMR et les caractéristiques structurelles des hôpitaux. Ces données soulignent le rôle probable d’une surprescription de β-lactamines et de céphalosporines de 3e génération dans l’émergence de résistances chez les bactéries Gram négatif.

La pandémie de Covid-19 a entraîné une recrudescence durable des infections nosocomiales résistantes, mettant en lumière la nécessité d’un renforcement des politiques de gestion des antibiotiques et de surveillance ciblée des pathogènes résistants, en particulier en milieu hospitalier.