L’intelligence artificielle (IA) s’impose progressivement dans les pratiques endocrinologiques, offrant un gain de temps considérable tout en soulevant des questions éthiques et cliniques. Dans une discussion publiée dans Endocrine Today, les Drs Jonathan Leffert et David Lieb font le point sur les bénéfices et les limites de cette révolution technologique.
Selon le Dr Lieb, les atouts immédiats de l’IA résident dans l’automatisation des tâches chronophages : rédaction de notes et de courriers, gestion des messages, assistance à la codification, à la facturation et aux autorisations préalables. « Ces outils permettent de libérer du temps médical et de réduire le risque d’épuisement professionnel, tout en améliorant la capacité d’accueil des patients », souligne-t-il.
L’IA facilite également l’accès à l’information scientifique : des outils de recherche et de synthèse automatisée permettent d’identifier rapidement les recommandations pertinentes ou les essais cliniques liés à une situation donnée. « Ce sont des aides à la décision, pas des décideurs », insiste le Dr Lieb.
Mais les risques ne doivent pas être sous-estimés. La confidentialité des données reste cruciale : seuls les outils validés par l’institution doivent être utilisés, sans jamais introduire d’informations de santé dans des systèmes publics. Les biais, les erreurs factuelles et le risque de dépendance intellectuelle figurent également parmi les principales préoccupations. « Si nous laissons l’IA réfléchir à notre place, nous risquons d’appauvrir nos propres compétences cliniques », avertit-il.
Pour encadrer son usage, des garde-fous simples sont recommandés : limiter l’IA à des tâches bien définies, vérifier les sources et toujours faire valider les résultats par un professionnel humain. La transparence envers les patients et la formation continue des équipes sont également essentielles.
« L’IA ne doit pas remplacer le raisonnement clinique, mais l’accélérer », résume le Dr Lieb. Utilisée à bon escient, elle pourrait transformer les pratiques endocrinologiques - à condition que la réflexion humaine demeure au cœur de la décision médicale.
Référence : pour en savoir plus, cliquez ici.
L’équipe de rédaction Tempo Today