Des travaux antérieurs avaient déjà montré une prévalence plus élevée de polyarthrite rhumatoïde (PR) chez les agriculteurs et les femmes ayant appliqué elles-mêmes des insecticides, notamment celles ayant vécu ou travaillé dans des environnements agricoles. Cependant, peu d’études avaient identifié précisément les substances en cause.
Les chercheurs ont analysé les données de 32.126 participantes de l’Agricultural Health Study, résidant en Caroline du Nord et en Iowa. Ces femmes ont été recrutées entre 1993 et 1997, puis suivies via des questionnaires et des dossiers médicaux afin d’identifier les nouveaux cas de PR.
L’analyse finale a inclus 410 cas incident de PR et plus de 21.000 témoins. Les chercheurs ont examiné 32 classes de pesticides afin d’évaluer leur association avec le risque de maladie.
Les résultats montrent que plusieurs composés augmentent significativement le risque de PR, notamment les insecticides organochlorés DDT (odds ratio [OR] = 1,89) et lindane (OR = 1,97). Des associations ont également été observées avec des insecticides organophosphorés comme le coumaphos (OR = 2,32) et le malathion, ainsi qu’avec le carbofuran (OR = 1,87) et la perméthrine utilisée sur les cultures (OR = 1,56) ou sur le bétail (OR = 1,69).
Du côté des herbicides, seule la métribuzine (OR = 1,88) était lié à un risque accru, tandis que les fongicides tels que le captan (OR = 1,78) et le métalaxyl (OR = 2,49) étaient également associés à la PR.
Même si les participantes vivaient dans un contexte agricole, où l’exposition est plus intense, plusieurs de ces produits demeurent largement utilisés dans les milieux résidentiels ou de santé publique, soulignant l’importance d’une vigilance accrue.
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L’équipe de rédaction Tempo Today