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Billet d’humeur de notre Dir Med : « Notre bon sens clinique… »

Cette semaine, je voulais sortir du sentier archi-battu qu’est celui de notre compagnon de route et de mauvaise fortune depuis bientôt 2 ans… Alors je vais vous raconter une histoire médicale qui s’est déroulée cette semaine, même si toute ressemblance avec des personnages existants ou de faits réels ne seraient que purement fortuite… Hum!

Il était une fois, une jolie jeune femme, venant de se marier, à qui on apprend subitement qu’elle doit se faire opérer du cœur. Lors d’une échographie cardiaque de contrôle on lui découvre une insuffisance mitrale, nécessitant sans tarder le remplacement de la valve. Pourtant asymptomatique et en pleine forme, elle se soumet, affligée mais docile, aux décisions d’éminents confrères spécialisés en la matière… Il est d’abord convenu de l’opérer par voie classique : sternotomie avec dérivation extracorporelle. Puis réflexion faite, en raison de contre-indications relatives à une anticoagulation au long court, décision est prise de choisir une approche novatrice par chirurgie mini-invasive, vidéo-assistée.

Entre le 1er diagnostic échographique et la date prévue de l’intervention, deux mois et six consultations en chirurgie cardiaque se sont écoulées… Que d’émotions pour cette jeune épouse, qui a du organiser en toute hâte, après son mariage, la suspension de ses activités professionnelles et autres durant les 2 prochains mois. Sans compter le stress engendré par cette intervention au sein du jeune couple.

Le jour J-1 étant, la jeune femme se rend à l’hôpital pour y être opérée le lendemain. Un dernier contrôle échographique est effectué par un assistant junior, qui après avoir longuement manipulé la sonde, s’étonne d’apprendre qu’elle doive subir une plastie mitrale le lendemain car il ne retrouve pas les critères échographiques permettant d’établir le score nécessaire à ce type d’intervention… L’évaluation échographique d’une insuffisance mitrale comporte en effet une description précise de l’anatomie de la valve qui doit répondre à plusieurs questions : L’IM est-elle fonctionnelle ou organique ? Quelle est le mécanisme de la fuite ? Quelle est la localisation et l’étendue des lésions valvulaires et sous-valvulaires ? La faisabilité d’un geste conservateur ? et enfin l’évaluation de la sévérité et du retentissement des symptômes cliniques… Mais chers confrères spécialistes cardiologues et chirurgiens, ce n’est certes pas à moi, à vous apprendre cela…

Bref, notre jeune assistant, s’excusant de son inexpérience, fait appel à son sénior pour vérifier ses doutes. Après manipulation interrogative de la sonde par le gradé, un peu pâle, il est demandé à la patiente de rejoindre sa chambre et que le chirurgien en charge de son intervention passera la voir rapidement… Effectivement la visite du grand professeur ne se fait pas attendre, qui déclare la bouche en cœur, la bonne nouvelle : « Chère Madame, vous pouvez rentrer chez vous, l’intervention n’est plus nécessaire »

Imaginez la stupéfaction du couple, qui sans autre explication, plie bagage et fait demi-tour, comme si de rien était, avec un grand vide dans la tête et des questions en pagaille…

Help au généraliste, jusqu’alors non concerté, les décisions se prenant dans la cour des grands!

Renseignement pris, il semblerait que certains examens complémentaires demandés par les cardios, à savoir une échographie trans-oesophagienne, dont le protocole décrit noir sur blanc un manque de critères suffisants pour justifier l’intervention, n’aient manifestement retenu l’attention de personne au cours des 2 mois précédant l’intervention, malgré le nombre non négligeable de consultations pré-op… Et depuis c’est « silence radio » !

Mais revenons, à  notre bon sens clinique… Élémentaire mon cher Docteur ! Connaissez-vous quelqu’un souffrant d’insuffisance mitrale sévère, n’ayant à l’anamnèse : aucun symptôme, aucun signe clinique, pas d’essoufflement, aucune répercussion dans sa vie quotidienne et à l’examen clinique pas de souffle mitral détectable ou à peine audible ? …Moi pas !

Il serait peut-être temps de se rappeler et de mettre en garde la nouvelle génération que la médecine, présente et future, ne se borne pas à faire passer nos patients dans le plus de grand nombre possible de machines sophistiquées, mais avant tout, à prendre le temps de les écouter et de les examiner…

Bon week-end à tous,

Dr. Patrick De Moor

Médecin généraliste

Directeur Médical

Vivactis Group

L’équipe de rédaction Tempo Today

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