Cancer du sein précoce : la chirurgie des ganglions lymphatiques remise en question

Traditionnellement, le traitement du cancer du sein précoce comprend l'ablation de la tumeur principale ainsi que des ganglions lymphatiques proches, afin d'examiner leur état pathologique, critère majeur pour guider la prise en charge thérapeutique ultérieure. Cependant, cette pratique chirurgicale peut entraîner des effets secondaires significatifs tels que douleurs, gonflements, engourdissements, infections et accumulation de liquide.

Dans cet essai clinique impliquant 5.502 patientes présentant des tumeurs mammaires inférieures ou égales à 5 centimètres et des ganglions lymphatiques d'apparence normale, la moitié des participantes ont été assignées de manière aléatoire à éviter l'ablation des ganglions axillaires.

À cinq ans, la proportion de patientes sans récidive invasive était comparable entre les deux groupes (91,7 % sans ablation contre 91,9 % avec ablation). De même, les taux de survie globale étaient élevés et similaires (98,2 % sans ablation contre 96,9 % avec ablation).

Bien que l'ablation ait légèrement réduit les récidives ganglionnaires, cette différence n’a pas conféré d’avantage significatif en termes de survie sans récidive invasive ou de survie globale.

Selon un éditorial accompagnant l'étude, ces résultats concordent avec ceux d'une autre étude similaire publiée en 2023. Le Dr Eric Rubin, rédacteur en chef de la revue, estime que cette découverte pourrait permettre à de nombreuses patientes atteintes de cancer du sein précoce d’éviter les complications associées à la dissection ganglionnaire axillaire.