Et si la clé d’un microbiote en bonne santé était dans votre assiette ?

Chez la souris, les chercheurs ont observé qu’un régime de type occidental ne permet pas au microbiote de retrouver sa diversité après la prise d’antibiotiques. Pire encore, même une greffe de microbiote fécal, censée réensemencer l’intestin en bonnes bactéries, se révèle inefficace si l’alimentation reste inadaptée. Les bactéries bénéfiques n’arrivent tout simplement pas à s’implanter dans un environnement aussi appauvri. En revanche, les animaux nourris avec une alimentation plus proche du régime méditerranéen — riche en fruits, légumes et céréales complètes — retrouvent rapidement un microbiote équilibré et résistant.

Cette découverte a des implications cliniques majeures, notamment pour les patients immunodéprimés après un traitement contre le cancer ou une greffe d’organe. Alors que l’usage répété d’antibiotiques favorise l’émergence de bactéries multirésistantes, renforcer le microbiote par une alimentation adaptée pourrait représenter une stratégie de prévention simple et efficace.

À défaut de révolutionner ses habitudes alimentaires, ajouter davantage de fibres végétales dans l’assiette, en particulier avant une intervention ou un traitement, pourrait déjà faire une grande différence. Car en matière de santé intestinale, ce que l’on mange façonne littéralement le terrain. Et comme le souligne l’un des chercheurs, la nourriture ne se limite pas à nourrir : elle peut aussi agir comme un véritable médicament, capable de réorienter les fonctions du microbiote et de soutenir la santé de manière ciblée.