« La pandemie a agrandi l’inégalité »

« Comme la plupart des crises, la pandémie a agrandi l’inégalité » explique Oliver Klein, psychologue social à l'ULB au magazine flamand Humo.  « Les personnes aisées et instruites étaient très à l'aise chez elles dans leurs grandes maisons avec jardin, mais pour les plus vulnérables, il était bien pire de devoir rester dans leurs logements exigus. Depuis deux ans, ce groupe est le plus durement touché : c'est parmi eux que l'on trouve le plus de décès, la plus faible couverture vaccinale, le plus de dépression, les foyers les plus misérables et la plus grande anxiété. Cela conduit à un fossé grandissant dans notre société. Heureusement, l'inégalité en Belgique est plus faible que dans la plupart des pays, mais là aussi, elle a augmenté pendant la pandémie, avec toutes les conséquences psychosociales que cela entraîne : plus de racisme, plus de théories du complot, plus de dépendances... ».

Est-ce que ce sont les plus vulnérables qui organisent des ‘marches pour la liberté’ ? « Non, plutôt des libertaires qui considèrent leur liberté individuelle comme le bien suprême. Et les gens de la classe moyenne qui craignent de perdre leur place. Les vrais pauvres n'ont pas le temps de manifester. Pour eux, le Covid n'est pas le problème principal. Ils doivent constamment lutter pour boucler leurs fins du mois. Bien sûr, la hausse des prix est aussi un effet de la pandémie. »

https://www.humo.be/nieuws/de-echte-armen-hebben-geen-tijd-om-te-betogen-voor-hun-vrijheid~b536a470/