La vérité dérangeante sur les allergies

"Culturellement, les gens se sont bercés d'illusions en pensant que les allergies n'étaient rien. Mais les allergies sont un signal que votre système immunitaire n'est pas satisfait du monde dans lequel vous vivez. Et je pense que c'est une réflexion que nous devrions tous avoir".

"La seule façon de savoir avec certitude si l'on souffre d'une allergie est de consulter une personne spécialisée dans ce domaine", ajoute M. MacPhail. "Mais je ne veux pas être trop crédule à ce sujet, car beaucoup de gens ne peuvent pas le faire : il n'y a pas beaucoup d'allergologues et ce n'est pas une spécialité très populaire. D'autres facteurs influencent également l'accès aux services. "Dans le domaine de l'allergie cutanée, par exemple, pendant des années, on n'a formé des personnes que pour les peaux blanches, si bien que l'eczéma peut être sous-diagnostiqué chez les personnes à la peau foncée", explique M. MacPhail.

1997. MacPhail a recueilli de nombreuses données démontrant de manière concluante que nous devenons effectivement de plus en plus allergiques. Par exemple, l'étude du réseau Food Allergy and Anaphylaxis Network montre que l'allergie à l'arachide touche aujourd'hui 1 enfant sur 70, contre 1 sur 250 en 1997. En moyenne, aux États-Unis, une personne souffrant d'une réaction allergique grave se présente aux urgences toutes les deux heures. Selon une étude de l'Imperial College London, les anaphylaxies dues aux allergies alimentaires ont augmenté de 5,7 % entre 1998 et 2018. Aux États-Unis, les admissions à l'hôpital pour asthme ont triplé entre 1970 et 1990, et les taux d'asthme continuent d'augmenter dans les pays en développement.

Il est plus difficile de mesurer les taux nationaux ou mondiaux d'allergies moins catastrophiques, telles que le rhume des foins, observé pour la première fois dans les années 1800, ou les allergies qui provoquent des réactions localisées, en partie parce que de nombreuses personnes s'auto-diagnostiquent - parfois avec exactitude, parfois non - et parce que les médecins généralistes ne reconnaissent pas toujours les allergies ou ne les enregistrent pas. L'estimation prudente de Mme MacPhail, après avoir parcouru des ensembles de données mondiales de qualité très variable, est que 10 % de la population mondiale, soit 800 millions de personnes, souffriront d'une allergie respiratoire à un moment ou à un autre de leur vie. Mais elle précise qu'il est impossible de savoir exactement combien de personnes souffrent d'autres allergies, en raison de la grande diversité des méthodes de diagnostic, si tant est qu'il y en ait. Des recherches menées par l'Académie européenne d'allergologie et d'immunologie clinique suggèrent que d'ici 2025, peut-être la moitié des Européens seront touchés par une allergie. Nous ne disposons peut-être pas de chiffres exacts, mais il est clair que les allergies constituent un problème important qui ne cesse de s'aggraver.

Un autre problème lié aux données - qui sont souvent basées sur l'auto-déclaration - est l'incompréhension du public quant à la différence entre les intolérances et les allergies".

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https://www.theguardian.com/society/2023/may/28/cats-peanuts-bee-stings-the-irritating-truth-about-allergies