Le contact peau à peau avec la mère influence le microbiome du bébé

C'est ce que montrent les recherches menées par Henrik Eckermann, du Radboudumc, et publiées dans la revue Gut Microbes.

La colonisation précoce de l'intestin par les microbes est un processus vital, et pas seulement parce que le microbiome aide à digérer les aliments. Il permet également l'absorption des nutriments, contribue au bon fonctionnement de l'intestin et joue un rôle important dans l'adaptation du système immunitaire. Au cours des dernières décennies, il est apparu clairement que le microbiome interférait également avec la communication réciproque entre l'intestin et le cerveau.

Au début de la vie du bébé, la composition du microbiome change en raison de l'allaitement, du contact intensif avec la mère, puis avec les autres membres de la famille, les animaux domestiques, les traitements antibiotiques et d'autres facteurs. Il est souhaitable que les bébés commencent à avoir un microbiome sain dès le début de leur vie. La question est de savoir à quoi ressemble un tel microbiome et de quelle manière il peut être influencé positivement.

Dans le cadre du projet SKIPPY, Henrik Eckermann a cherché à savoir si le contact peau à peau entre la mère et l'enfant influençait le développement du microbiome intestinal du bébé en examinant des échantillons de selles du bébé 2, 5 et 52 semaines après la naissance. Eckermann : "Nous avons examiné différents aspects tels que les bactéries présentes dans l'intestin, les métabolites qu'elles étaient susceptibles de produire, la variabilité de la composition des bactéries au fil du temps et le degré de maturité du microbiome par rapport à l'âge du nourrisson. Les nourrissons du groupe HHC ont montré moins de volatilité, c'est-à-dire moins de changements majeurs dans la composition de leur microbiome. En outre, nous avons constaté que l'évolution vers un microbiome adulte prenait un peu plus de temps chez eux que chez les bébés du groupe témoin".

Eckermann montre que le contact quotidien peau à peau modifie le développement du microbiome chez les nourrissons adultes en bonne santé, mais la manière d'interpréter ces changements - sains ou non ? - reste pour l'instant sans réponse. Eckermann donne un bon exemple de la complexité de ses recherches : "Nous connaissons actuellement plus de 40 voies métaboliques impliquées dans la communication entre l'intestin et le cerveau. La dégradation de la sérotonine et la production d'histamine en sont quelques exemples. Nous avons estimé les métabolites produits et constaté que les bébés HHC décomposent probablement moins d'oxyde nitrique et produisent plus de butyrate et d'acétate que le groupe témoin. Des bactéries telles que Faecalibacterium, Roseburia, Eubacterium, Anaerobutyricum Anaerostipes, Coprococcus et Subdoligranulum peuvent toutes produire du butyrate et ce n'est qu'une des nombreuses voies métaboliques. Les différentes variables, qui reflètent toutes un aspect de l'écosystème microbien intestinal, illustrent bien la complexité des études sur le microbiome".

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https://www.radboudumc.nl/nieuws/2024/dagelijks-huid-op-huid-contact-met-moeder-beinvloedt-microbioom-baby