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Les moustiques tigres, les frelons asiatiques, les guêpes, les taons, les tiques, les puces et les punaises, les cafards ou blattes, les mites, les xylophages, la Pyrale des buis, les pucerons… sont autant de types d’insectes dont l’humain se passerait volontiers… Ils nous piquent, transmettent des maladies, envahissent nos maisons ou saccagent nos jardins…
Certes, ces espèces-là ne sont pas particulièrement sympathiques et personne ne verrait d’inconvénient majeur à les voir disparaître de notre environnement… Et pourtant !
Même si les Insectes sont parmi les organismes les plus nombreux et les plus diversifiés de notre planète, comportant plus d’un million d’espèces(1), présents dans tous les écosystèmes terrestres, avec un poids total environ 300 fois plus élevé que celui des humains, il n’en reste pas moins que 90 % d’entre-deux sont totalement inoffensifs pour notre espèce(2).
Sans insecte, plus de vie possible sur terre… Les insectes jouent un rôle capital dans la biodiversité de notre planète. Leurs fonctions sont souvent largement sous-estimées :
- Nettoyeurs et fertiliseurs : Ils apportent de la matière organique à la terre en décomposant nos déchets pour les transformer en matière organique assimilable par les plantes.(1) Les nécrophores se nourrissent de cadavres en y pondant leurs larves pour qu’elles s’y développent. Les coprophages recyclent les matières fécales, en les utilisant comme nourriture ou matériau de construction, ou les enterrent pour en faire des agents fertilisants.(2)
- Nourrisseurs : Les insectes sont à la base de l’alimentation de plusieurs espèces de reptiles, d’amphibiens et d’oiseaux. Les prédateurs de ces espèces n’auraient alors plus rien à se mettre sous la dent et finiraient eux aussi par s’éteindre. Cet effet boule de neige aurait tôt fait de nous atteindre…
- Pollinisateurs : on estime que les insectes volants, comme les papillons et les abeilles, sont responsables d’environ 75 % de la pollinisation. Les scientifiques estiment que 50 % à 90 % de notre production végétale quotidienne de nourriture seraient touchés par la disparition des insectes.(2)
L’ensemble de leurs services représenterait une valeur monétaire de plusieurs centaines de milliards d’euros à l’échelle mondiale.(1)
Depuis plusieurs décennies, de nombreux travaux scientifiques dans des écosystèmes variés montrent des baisses très importantes et durables des populations d’Insectes, voire des disparitions d’espèces(1). Plus de 40 % des espèces d’insectes sont menacées d’extinction, selon un rapport publié dans la revue Biological Conservation, et 1 à 2% d’entre elles disparaîtraient chaque année.(2) On attribue à cette raréfaction quatre causes principales (1):
- La modification et conversion des biotopes terrestres : les déforestations, raréfaction des zones humides et des milieux herbacés
- L’usage non ciblé des pesticides à haute toxicité (notamment néonicotinoïdes) ;
- Les effets divers et complexes du dérèglement climatique
- L’introduction d’espèces exotiques envahissantes : comme le frelon asiatique ou le moustique tigre.
« En mai, tonte à l’arrêt » ; L’association britannique Plantlife appelle chaque année, depuis 2019, à ne pas tondre sa pelouse au mois de mai. Cette campagne « No Mow May » a pour objectif de préserver et protéger la biodiversité et notamment les insectes pollinisateurs.
En laissant croître les plantes sauvages – telles que les orties, les pissenlits, les pâquerettes ou encore les trèfles, cela permet de mieux conserver l’humidité des rosées, et de laisser les insectes pollinisateurs faire leur travail. Autre possibilité : conserver un coin en jachère, afin que les insectes aient un espace pour butiner. « Ce sont de toutes petites réserves naturelles à l’échelle du jardin ».(3-4)
Alors les insectes : amis ou ennemis, méchants ou gentils ? Tellement mal-aimés et peu considérés qu’ils sont en train de disparaître, à quelques exceptions près… Certes si les frelons, les taons, les tiques, les punaises et les moustiques pouvaient arrêter de nous agresser ou de nous vampiriser, on ne s’en plaindrait pas… Mais de deux maux, il faut choisir le moindre ! Et même si certains d’entre eux peuvent nous transmettre des maladies comme la borréliose ou l’encéphalite à tiques ; le paludisme et l’encéphalite japonaise ; la dengue, le chikungunya et le virus Zika par les moustiques tigres, rassurez-vous aucune de ces 3 pathologies tropicales n’a encore été répertoriée en Belgique. Une plateforme a même été mise en ligne par Sciensano: « surveillancemoustiques.be » pour les signaler.
« Survivre ou être piqué » : telle est la question ?
Excellent week-end ensoleillé au sein du précieux microcosme des insectes qui veille sur nous…
Dr Patrick De Moor
Médecin généraliste
Directeur Médical
Vivactis Group
Références :
(1) https://www.academie-sciences.fr/fr/Rapports-ouvrages-avis-et-recommandations-de-l-Academie/declin-insectes-urgence.html - https://doi.org/10.5802/crbiol.37
(4) https://enmaitontealarret.be/
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