L’édito de notre Dir Med: « La nécessité d’une éducation médiatique »

A l’ère de l’information en temps réel et de « l’immédiateté », nous vivons tous les événements traumatiques qui se passent dans le monde comme s’il s’agissait d’un drame de proximité. Les médias sont devenus omniprésents dans nos vies. Les actualités et les événements sont accessibles à tout moment sur les ondes radiotélévisées, par les smartphones et sur les réseaux sociaux. 

Cependant, cette accessibilité constante a un prix : les individus sont constamment exposés à des informations stressantes. Cette exposition répétée à des nouvelles anxiogènes peut provoquer des niveaux de stress et d'anxiété élevés ayant un impact direct sur la santé mentale et physique des citoyens. Outre les troubles de l’humeur et psychoses qu’il peut générer, le stress chronique a des répercussions sur les maladies cardiovasculaires, les problèmes gastro-intestinaux et les troubles du sommeil.

La rapidité avec laquelle l’information est diffusée, instantanément reléguée par les réseaux sociaux, ne permet plus un contrôle de qualité et d’exactitude des renseignements divulgués. C’est la porte ouverte aux « fake news », propagées de manière exponentielle sur la toile. Par distorsion de la réalité et propagation de la désinformation, elles sont conçues pour susciter l'indignation, la peur ou la colère, ce qui les rend particulièrement nocives, alimentant la confusion et induisant des comportements à risque (comme le fait de refuser la vaccination en pleine pandémie de la Covid). 

Ce contexte anxiogène, constamment alimenté par les médias et relayés par les réseaux sociaux, est vécu comme une menace permanente par les autres citoyens du monde même s’ils ne sont pas directement impliqués dans un conflit en cours, menacés par une catastrophe naturelle ou touchés par une crise sanitaire. 

L’Ukraine n’est pas très loin, le conflit Israélo-Palestinien avec l’Égypte comme voisin (terre de vacances pour beaucoup) nous paraît encore plus proche et les derniers actes de terrorisme en France et à Bruxelles sont carrément à notre porte… Mais ce qui nous inquiète le plus c’est probablement l’influence et la manipulation des grandes puissances, qui sous le couvert de ces actes de barbarie, placent leurs pions sur l’échiquier mondial et font craindre à tout moment qu’un conflit local ne dégénère en guerre mondiale.

Pour contrer les effets néfastes de ces informations en temps réel qui nous parviennent sans aucun filtre, il est essentiel de promouvoir l'éducation médiatique. Les citoyens doivent apprendre à évaluer de manière critique les informations qu'ils consomment, à identifier les fake news, à prendre du recul et à gérer leur exposition aux médias. Les écoles et les organismes de santé publique ont un rôle clé à jouer dans cette éducation.

L'influence des médias en temps réel et des fake news sur la santé des citoyens est un problème sans cesse croissant. Ils ont le pouvoir de façonner les attitudes, les croyances et les comportements, cela leur donne une part de responsabilité non négligeable dans l’équilibre mental et physique de la population.

Essayez de passer votre week-end en « détox » de cette information médiatique qui nous harcèle et nous plombe le moral et vous en sortirez, j’en suis convaincu, nettement plus serein, détendu et reposé…

Dr Patrick De Moor