La quotidienne d’actualité médicale et santé pour les médecins et pharmaciens belges.
Nous passons notre temps à courir pour espérer une vie meilleure, au lieu de profiter pleinement du moment présent. Notre travail et nos intérêts sont devenus l’objectif prioritaire, aux dépens du temps qui passe, et nous oublions de vivre…
Ce matin, j’étais à l’enterrement de la maman d’un de mes meilleurs amis. Durant la cérémonie, emprunte de simplicité et d’émotion, en écoutant les différents intervenants, j’ai enfin pris le temps de me poser… Après quoi courrons-nous ?
A chaque âge de la vie, nous pensons déjà à l’étape suivante… Ah vivement mon diplôme… un job, une famille, un toit, des enfants, un meilleur job, un plus grand toit, le diplôme de nos propres enfants, une assurance vie et des économies pour nos vieux jours… « L’itinéraire d’un enfant ambitieux ». Voilà ce qui occupe totalement l’esprit de la plupart d’entre nous…
Aaah quand je serai pensionné, je pourrai enfin en profiter… Sauf qu’à force de contraintes que l’on s’impose et du stress pour y parvenir, le corps s’épuise et nous le fait, un jour, chèrement payer : la maladie s’invite au parcours… C’est d’ailleurs souvent l’occasion d’une première prise de conscience : « Quelle richesse insoupçonnée que celle d’être en bonne santé ! »
Nous croyons vivre dans le partage et la bienveillance, alors que nous sommes souvent des êtres égocentriques et égoïstes. Ce que nous faisons, en pensant « faire plaisir », nous le faisons en fait pour nous. Aurions-nous perdu la notion des vraies valeurs ?
En regardant le JT et les réseaux sociaux, exposant les visages tuméfiés des présumés terroristes responsables de l’attentat, revendiqué par l’état islamique, dans la banlieue de Moscou, qui a fait 137 morts et 150 blessés le 22 mars dernier, je me demandais, en écoutant les commentaires autour de moi et mon propre ressenti : « Ils n’ont que ce qu’ils méritent… Si tous les gouvernements agissaient de la sorte, il y aurait sûrement moins de terroristes… » : « Serions-nous devenus mauvais ou manipulés à ce point par les médias et les états ? » Et si ces 4 hommes n’étaient pas les auteurs de ces crimes odieux ? Juste là au mauvais endroit au mauvais moment, torturés et montrés en exemple par le Kremlin…
Aurions-nous oublié que nous n’avons qu’une seule vie, qu’elle est courte… et de plus en plus courte au fur et à mesure qu’on vieillit. À 40 ans on se dit : « j’ai encore toute la vie devant moi », et à 60 ans: « elle est passée si vite alors que j’ai encore tant de choses à réaliser… ». Entre les deux, à peine 20 années se sont écoulées, sans doute celles nécessaires pour passer de l’insouciance à la pleine conscience…
Aujourd’hui, on ne nous parle plus que d’efficience, de rendement, de productivité… Nous vivons « le nez dans le guidon ». Ce qui ne devait être, au départ, que le moyen d’y parvenir, est devenu l’objectif à atteindre. Le travail ne peut être une finalité en soi. On travaille pour vivre mais on ne vit pas pour travailler…
Ce que l’on croit être « un plus » dans notre vie, est souvent « un boulet » que l’on s’accroche au pied. Vous êtes-vous déjà demandé combien de « frais fixes » vous avez à débourser en début de mois ? On finit par devenir les esclaves de notre propre bien-être… Il faut dire que, dans notre mode de vie actuel, tout nous y pousse : la facilité avec laquelle on fait des achats en ligne, par exemple, incite évidemment à la surconsommation et à l’endettement.
Il est grand temps de se recentrer sur l’essentiel : avoir du temps pour soi et à consacrer aux autres… Passer du temps à ne rien faire, à observer la nature, à regarder les gens, à admirer l’architecture de la rue où l’on circule… Passer du temps à lire, à bricoler, à jardiner, à jouer avec ses enfants ou petits-enfants, à promener son chien… Prendre le temps de se poser…
Puisqu’on ne peut « arrêter le temps », appliquons-nous à le ralentir en profitant de chaque instant. Je pourrais transformer l’adage bien connu d’une fable de La Fontaine en : « Rien ne sert de courir, il faut prendre le temps… »
Bon week-end pascal et profitez-en pleinement…
Dr. Patrick De Moor
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Nous sommes ravis d'annoncer la participation exceptionnelle du Dr Matthieu Thimmesch, pneumopédiatre, lors du congrès en Laponie !
📚 Thèmes abordés :
Mucoviscidose en 2025 : nouvelles perspectives et défis.
Le sommeil de l’enfant : indicateurs clés et suivi optimal.
Mort subite du nourrisson : prise en charge des malaises infantiles.
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📅 Plus d'infos : https://lapland.icanncongress.org/fr/
➡️ Le congrès est organisé par iCann Life Sciences, initiateur et coordinateur scientifique de l'événement, avec la gestion logistique et la coordination assurées par Vivactis Benelux Medisquare, en partenariat avec Nordic.
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Merci Patrick pour ce bel édito... tellement vrai !
J'ai au moins pris (vraiment) le temps... de le lire jusqu'au bout.
Et cela fait du bien. Tout est juste. Moi aussi j'ai déjà basculé plus loin que le milieu (théorique !) de ma vie, et selon l'expression un peu triviale d'un de mes amis, je suis "plus près du trou que de la tétine"...
Juste une remarque concernant le travail: oui je "travaille pour vivre", mais actuellement encore mon travail de médecin me donne de la joie de vivre. Au quotidien. Donc oui, dans une certaine mesure, je "vis pour travailler". Mais pas que. Et j'y prends toujours du plaisir. Bien sûr certains métiers (nombreux !), pourtant indispensables, ne sont pas aussi valorisants que le nôtre, alors je me dis que j'ai de la chance de faire un métier qui continue à m'enthousiasmer au quotidien après plus de 30 années de carrière...
Beau WE de Pâques à tous.
Bjr Dir Med,
Bien écrit votre article sur le temps qui passe… merci!
Arrivée à l’âge (un peu prolongé) de la retraite, il m’a fallu du temps pour arrêter… j’aurais aimé être encore utile. Mais non, quand on arrête, il faut aller vers autre chose. Pas simple (dans mon cas): sensation de « plus rien ».
Et puis, c’est encore le temps qui permet une adaptation et peut-être enfin, la philosophie (obligé de penser aux (dix) années à venir) qui entrouvrent la porte vers d’autres perspectives !
Je retiens de votre article la chose souvent oubliée comme vous le soulignez : « la bonne santé » !
C’est cela qui m’a ouvert les yeux quand je râlais sur mon âge et qui facilite aujourd’hui ma vie simple. Le 7 avril, à 70 ans, je cours les 10 kms de Namur avec mon fils et ma fille enceinte de presque 8 mois… no stress, nous prendrons le temps !
Bonne fête de Pâques à Vous,
MJJACOB
Bien cher docteur,
Et si
Et si vous nous parliez d’un temps que les moins de quarante ans ne connaissent pas et ne souhaitent pas connaître ? Ne sommes-nous pas pleinement confrontés au conflit des générations ? Les jeunes actuels nous parlent -seulement - d’épanouissement, de qualité de vie, de temps pour soi, pour la famille, pour la santé, pour le sport, pour les amis, …. Et le travail ? Aménagement, part-Time, pause, remplacement, vacances, pause-carrière, la garde… La continuité des soins en a pris un coup, autant que le moral des troupes, d’ailleurs, qui cumulent, dépression, démotivation, envie de se recycler, burn-out… Et le patient ? Avant il faisait du shopping médical, maintenant, il essaie tant bien que mal d’obtenir un rendez-vous n’importe où avant six mois! L’excès nuit en tout. Les anciens feraient bien de commencer à « arrêter le temps le temps d’une… », et les jeunes feraient bien de trouver un juste équilibre et peut-être retrouver du plaisir dans leur profession. Bon, ce n’est pas prévu dans le programme de vdbroeck. Que va devenir notre saute quand elle ne sera plus assurée qu’aux horaires de la poste ? Ben … elle sera gratuite !