Les médecins belges privilégient la vocation de la profession au salaire

L’attrait de la rémunération arrive après. Plus de la moitié des médecins interrogés s’estiment d’ailleurs satisfaits de leurs revenus actuels, bien que leur situation salariale ne se soit pas améliorée depuis la pandémie de Covid-19. 

MediQuality annonce les résultats d’une enquête portant sur la situation financière des médecins et leur satisfaction au travail. Menée auprès de plus de 350 médecins belges, généralistes et spécialistes confondus, elle concerne les défis financiers et professionnels auxquels ils sont confrontés. Selon les conclusions de l’étude, la relation avec les patients et le sentiment d’être utile à la société sont les aspects les plus gratifiants de la profession. La rémunération n’arrive qu’en quatrième position, au même niveau que la reconnaissance et le sentiment de fierté d’être médecin.

En ce qui concerne leur salaire, 58% des médecins interrogés se déclarent satisfaits de leurs revenus actuels, 17% exprimant même une satisfaction « totale ». En 2023, 60% des médecins ont perçu un revenu brut annuel supérieur à 100.000€. Les médecins spécialistes masculins travaillant dans le secteur hospitalier sont les mieux payés, avec des gains annuels pouvant atteindre 120.000€.

Par ailleurs, 1/5 des médecins (21%) déclarent avoir des revenus annexes, principalement provenant de l’immobilier et de la santé, avec 81% de ces revenus annuels inférieurs à 50.000€. Parmi ceux qui n’ont pas de revenu complémentaire, 1 sur 8 (13%) envisage d’en avoir dans divers secteurs comme l’immobilier, l’enseignement et la consultance. Une intention principalement marquée au sein de la tranche des médecins de moins de 55 ans exerçant dans un milieu urbain.

Dr. Yannis Bakhouche, médecin généraliste à Bruxelles, a commenté cette enquête auprès de MediQuality : « Les médecins ont souvent des activités annexes à leur profession, principalement dans l'immobilier et la santé, mais aussi dans la pension, la consultance et l'enseignement. Cela peut s'expliquer par une volonté de diversifier leurs sources de revenus et d'exercer leurs connaissances dans d'autres domaines. De nombreux médecins savent pertinemment que leurs pensions seront minimes par rapport à leur besoin, ils doivent donc se diversifier en termes de "skills" De nombreux médecins exercent dans l'enseignement dans des matières spécialisées, mais aussi s'impliquent dans des entreprises technologiques ou pharmaceutiques. Partager les connaissances est une bonne chose pour l'écosystème, et on peut le voir comme étant un besoin pour les médecins, de voir autre chose que leur activité principale malgré la faible rémunération de ces activités annexes. »

Et d’ajouter : « La majorité des médecins ne souhaite pas changer de statut ou de profession dans les années à venir, ce qui témoigne de leur attachement à leur métier et c'est une bonne chose après tant d'investissement dans les études qui sont difficiles. Cependant, ils sont nombreux à craindre une dégradation de leur situation financière en raison de la situation politique et économique actuelle, liée probablement à la prochaine réforme du financement des codes de nomenclatures souhaitée par l'INAMI. L’État est en déficit avec une nette diminution de la croissance, ce qui explique une certaine retenue dans les dépenses de santé à l’avenir en maîtrisant la norme de croissance. Pour rappel, le budget INAMI a augmenté de 10 milliards en 6 ans et ce n'a pas pour autant améliorer l'efficience du système de santé. »

Source : Communiqué de presse de MediQuality.