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L’industrie pharma doit se réinventer (iCANN lecture)

Fin janvier, c’est le professeur Philippe Coucke (CHU Liège et président de l’asbl iCANN ) qui ouvrait la saison 2022 en ligne des « iCANN lectures » mensuelles avec sa présentation intitulée « The industry facing the storm / The future of medicine ».  

D’entrée de jeu, le professeur Coucke faisait un constat réaliste et pragmatique : le monde pharmaceutique traditionnel manque cruellement de maturité digitale et créative par rapport à d’autres secteurs. Certes, la crise sanitaire de la COVID-19 a accéléré la nécessité de changements de fonctionnement mais le besoin de réelle disruption dans le monde industriel est présent depuis plus longtemps et certains l’ont compris avant les autres.

Les défis à relever
Le secteur pharmaceutique connaît en effet certains problèmes de fond qu’il semble ne pas toujours évaluer à leur juste valeur. Commençons par celui du manque de confiance des citoyens, qui évoquent fréquemment les problèmes du coût des médicaments, des ruptures de stock, du manque de transparence financière et de la pharmacovigilance, du lobbying du pharma auprès des politiques, etc. Bien qu’il ait connu une remontada en 2021 en raison du développement rapide des vaccins anti-COVID, le secteur du pharma se voit attribuer un indice de confiance négatif par nos populations et il devrait se rappeler, d’après Philippe Coucke, que la réputation d’une société industrielle en matière d’éthique et de compétence est un facteur majeur de sa capitalisation boursière. Au niveau de son efficience, il faut bien constater le faible taux de nouveautés proposées en matière de médicaments innovants au vu des investissements consacrés à la recherche et développement. Les raisons possibles sont la qualité des traitements actuellement disponibles pour beaucoup de pathologies et la mode tyrannique du « risque zéro », qui nécessitent de longues études de phase 3 incluant un nombre énorme de patients mais aussi la confirmation des résultats de ces études dans les études d’observation dans la vie réelle. Un autre problème auquel les décideurs sont confrontés est le coût de traitements novateurs, en particulier dans le domaine de l’oncologie, ce qui mène à une réflexion sur le coût d’un « moment » (quelques semaines, mois, voire années) de survie supplémentaire. Au point que certains gouvernements, comme aux Pays-Bas, songent à instaurer le principe du « P4P » (Pay for Performance) et celui du « No cure, no pay » (pas de guérison, pas de paiement ou remboursement).

D’autre part, la transparence, indispensable à la confiance, n’est pas au rendez-vous en matière de coûts de R&D, fabrication, distribution, marketing et vente, distribution de dividendes. Elle ne l’est pas non plus par rapport à l’indépendance des prescripteurs ou des instances d’enregistrement et commissions de remboursement.

Enfin, l’implication (empowerment) des citoyens est désirée et recommandée mais doit se conjuguer avec les règles de respect de la vie privée, du secret médical et de l’information réservée aux seuls professionnels.

De manière plus générale, les grandes tendances suivantes devront également être prises en compte par l’industrie pharma pour «  rester dans le coup » : la prévention des pathologies plutôt que leur traitement, les prises en charge et traitements individualisés, la médecine de précision et le recours à d’autres approches thérapeutiques que celle des molécules de synthèse.

Quelques pistes d’évolutions disruptives sont déjà explorées

Des grands acteurs du pharma, tout comme certains entrepreneurs à l’origine de start-ups, ont bien compris la nécessité de repenser de fond en comble leur offre et leur manière de fonctionner. Voici quelques exemples.
Au rayon des grands essais cliniques, on peut relever l’utilisation des outils digitaux (smartphones des patients, plateforme, etc…) pour recruter et suivre les patients inclus et l’utilisation de médicaments « traçables » pour suivre l’adhérence thérapeutique. On l’a compris, les résultats de type NNT (number needed to treat), exprimés en différences absolues, et les observations dans la vie réelle vont devenir incontournables. Et les études seront décentralisées.
La recherche et développement vont intégrer des comportements à succès et recourir au « gaming » pour diagnostiquer une pathologie voire à l’utilisation d’outils digitaux eux-mêmes comme moyen thérapeutique (jeux vidéo par exemple).
Bien entendu, le recours à l’intelligence artificielle (IA) sera grandissant pour valoriser toutes sortes de données récoltées, visant à améliorer la performance du dépistage, du diagnostic, du choix individuel de traitement, de l’adhérence thérapeutique, de la personnalisation des prises en charge, de l’éducation thérapeutique, etc…mais aussi pour initier de la recherche fondamentale, pour remplacer les études sur des sujets humains ou pour développer de nouveaux médicaments spécifiques.
Notons aussi le développement de médicaments imprimés en 3D, en mini-quantités et personnalisables. Ou les traitements contenant un QR code, gage de l’origine du produit mais aussi donnant accès à une information facile ou à une adaptation individuelle de sa posologie par exemple. Le pharma va en effet contribuer à un transfert de certains soins de l’hôpital à la maison, que ce soit via la livraison des traitements, les possibilités d’administration, l’enregistrement du suivi ou l’accès en direct aux consultations et avis des professionnels.
Dans un autre registre, il paraît logique que le pharma se positionne en accompagnateur du corps médical vers un objectif de soins performants et d’accès facilité tout en n’oubliant pas les vertus de l’empathie et de la pédagogie.

Les challenges sont énormes mais la médecine du futur, efficiente et humanisée, ne sera que si les soignants, les citoyens et le pharma acceptent d’évoluer, de changer, de réinventer et de collaborer dans un but commun.

Ecoutez en replay la présentation du Pr. Coucke sur https://vimeo.com/675914454/2ee337e4a3

Pour en lire plus

https://en.calameo.com/read/001225296ddca53ac873b?authid=PKgYlpbPidDi

L’équipe de rédaction Tempo Today

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