« Pour que les soins à distance soient efficaces, il faut plus qu'une technologie qui fonctionne »

C'est la conclusion à laquelle sont parvenus des éthiciens médicaux de l'université Erasmus MC à l'issue d'une étude pour laquelle ils se sont entretenus avec des patients et des prestataires de soins de santé.

Offrir aux patients la possibilité de faire surveiller leur santé à distance par le biais de la télésurveillance ne conduit pas nécessairement à l'égalité d'accès, à une bonne qualité des soins et à l'autonomie du patient. C'est ce qu'écrivent les éthiciens médicaux Dr Ineke Bolt, Dr Jona Specker et Prof Maartje Schermer d'Erasmus MC dans la revue scientifique BMC Digital Health.

Dans le cadre de la télésurveillance, les professionnels de la santé surveillent la santé des patients à distance. Par exemple, les patients reçoivent un tensiomètre à emporter chez eux et transmettent numériquement les mesures au prestataire de soins.

À partir d'entretiens avec des prestataires de soins de santé et des patients qui ont l'expérience des soins à distance, les chercheurs ont tiré des enseignements éthiques pour une mise en œuvre responsable et une extension de la télésurveillance. Par exemple, ils affirment qu'il convient d'examiner attentivement qui a quelles responsabilités et à quel moment, et ce que l'on peut attendre de qui. Le spécialiste médical, l'infirmière, le médecin généraliste et le soignant informel : un patient fait souvent appel à plusieurs prestataires de soins. Ils doivent se connaître les uns les autres et convenir clairement qui surveille les mesures et qui tire la sonnette d'alarme en cas d'écart", explique M. Bolt.

En outre, les éthiciens estiment qu'il est important d'accorder une attention suffisante à la vulnérabilité des patients et des aidants informels. La télésurveillance ne convient pas à tout le monde. Pensez, par exemple, aux personnes dont les compétences numériques sont limitées ou à celles qui souffrent de problèmes psychologiques. Pour chaque groupe de patients pour lequel la télésurveillance est envisagée, la question doit être posée : les gens peuvent-ils le faire ? Ce qui fonctionne pour un groupe peut ne pas fonctionner pour un autre", explique M. Schermer. Les chercheurs soulignent également que les patients devraient jouer un rôle important dans le développement et la mise en œuvre du système de télésurveillance.

Pour en savoir plus

https://amazingerasmusmc.nl/algemeen-nieuws/doeltreffende-zorg-op-afstand-vereist-meer-dan-werkende-techniek/