Santé intestinale : le pouvoir régénérateur d’un régime équilibré

Alors que les transplantations de microbiote fécal (FMT) suscitent un intérêt croissant pour reconstruire une flore intestinale appauvrie, les résultats de cette recherche montrent qu’une alimentation saine à elle seule surpasse ces interventions en termes de rapidité et d’efficacité de récupération.

Chez des souris traitées par antibiotiques, un régime riche en fibres et en nutriments a permis une reconstitution microbienne presque complète en une semaine, tandis qu’un régime de type occidental n’a entraîné qu’une recolonisation minimale, dominée par une seule espèce bactérienne.

Ce constat s’explique par la dynamique même de la reconstruction microbienne. Dans un microbiote sain, certaines bactéries dégradent des fibres complexes, produisant des composés utilisés à leur tour par d’autres espèces, formant ainsi un réseau riche et résilient. À l’inverse, les régimes trop riches en sucres simples favorisent la colonisation par un petit nombre de bactéries opportunistes capables d’exploiter seules ces nutriments. Même lorsque des bactéries saines sont introduites par FMT, l’effet reste nul si l’environnement nutritionnel ne permet pas à cette diversité de s’installer durablement.

Au-delà de la restauration du microbiote, l’étude révèle que l’alimentation influence directement la résistance aux pathogènes. Deux semaines après une déplétion microbienne, les souris nourries au régime occidental sont restées vulnérables à une infection à salmonelle, développant des symptômes sévères. Ces données renforcent l’idée qu’un microbiote bien nourri joue un rôle essentiel dans l’immunité.