Smartphones : quand l’attention se dérègle, le corps décroche aussi

Les chercheurs ont observé 58 jeunes adultes soumis à une tâche visuelle simple, accompagnée en arrière-plan d’images de smartphones ou d’images neutres. En analysant les temps de réaction, ils ont identifié deux profils : un groupe systématiquement distrait par les images de téléphone, et un groupe qui ne l’était que lorsque la tâche était facile. Les participants les plus sensibles aux stimuli numériques montraient aussi une accélération du rythme cardiaque et une faible conscience de signaux internes comme les battements du cœur.

Ce schéma rappelle celui observé dans les addictions comportementales, comme les troubles liés au jeu ou à l’usage de substances.

« Ces individus semblent captifs des signaux émis par leurs appareils, sans même en avoir conscience au niveau corporel », a expliqué Yusuke Haruki, auteur principal de l’étude.

« Dans nos prochaines études, nous prévoyons d'étudier ce qui se passe dans le cerveau lorsque les gens sont distraits par des smartphones, et comment ce schéma se développe au fil du temps. Nous sommes particulièrement intéressés par la manière dont ces schémas attentionnels sont liés à l'activité cérébrale et par la question de savoir si des signes précoces peuvent être détectés pendant l'adolescence ou le début de l'âge adulte ».