Sus au yoyo !

Le « yoyo pondéral » est obésogène et associé à une augmentation du risque cardio-métabolique. Il en est de même, à un moindre degré, chez les sujets obèses échouant de façon répétée dans leurs tentatives d’amaigrissement.

En homéostasie, des mécanismes complexes de régulation des entrées et des dépenses énergétiques permettent de maintenir la stabilité du poids chez la plupart des sujets adultes. Les régimes visant à contrôler le poids sont une cause fréquente de variation et de fluctuation pondérale. Dans l’obésité, les tentatives répétées de perte de poids favorisent la reprise pondérale et les variations cycliques du poids. Chez de nombreux sujets de poids normal, particulièrement chez les adolescentes et les jeunes femmes, l’obsession de la minceur sous l’effet de la pression parentale ou sociale conduit à des pratiques amaigrissantes dont la répétition pendant des années aboutit paradoxalement à une prise de poids excessive. Les sportifs pratiquant des sports à catégorie de poids s’exposent à la même problématique de fluctuation pondérale. Il en est de même lors des tentatives répétées de sevrage tabagique. Les études récentes soulignent que les fluctuations du poids ont moins d’effets négatifs sur la santé chez les sujets obèses ou en surpoids que chez les sujets de poids normal. Plusieurs études transversales ou prospectives suggèrent que les fluctuations cycliques du poids ont des effets délétères sur les facteurs de risques cardio-métaboliques, tels que la pression artérielle, la fréquence cardiaque, l’activité sympathique, la glycémie, les lipides et l’insulinémie. Les revues systématiques et les méta-analyses décrivent une association de la variation pondérale cyclique avec la mortalité toutes causes et cardiovasculaire, ainsi qu’avec la morbidité cardio-métabolique. Si perdre du poids de façon durable est un objectif thérapeutique important en cas de surpoids ou d’obésité, maintenir un poids stable est un objectif de santé publique tout aussi important chez les sujets de poids normal puisque la fluctuation pondérale est un facteur de risque cardio-métabolique.

Source : J-L Schlienger, La variabilité pondérale est-elle un marqueur de risque cardio-métabolique ?, Médecine des Maladies Métaboliques 2022 ; 16 : 32-39.

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