Tendinopathie achilléenne : l’influence déterminante des facteurs psychologiques

Chez 84 coureurs récemment atteints (≤ 3 mois), les chercheurs ont évalué la douleur à l’aide du questionnaire VISA-A, couplé à un examen clinique, une échographie et des échelles mesurant la kinésiophobie et le catastrophisme.

L’analyse multivariée a révélé trois facteurs significativement associés à l’intensité de la douleur auto-évaluée :

1. La douleur induite par les sauts sur un pied, reflétant une charge mécanique directe sur le tendon.
2. L’élargissement du tendon à l’échographie, indicateur d’altérations structurelles tendineuses liées à l’inflammation ou à la dégénérescence.
3. Le score élevé de kinésiophobie et de catastrophisme, illustrant une perception altérée et amplifiée de la douleur.

Ces deux derniers facteurs, d’ordre psychologique, se sont avérés aussi influents que les signes physiques objectifs. Les auteurs rappellent que la kinésiophobie peut entraîner un cercle vicieux d’évitement, d’inactivité et de chronicisation. Ainsi, la douleur dans la tendinopathie achilléenne ne peut être interprétée uniquement à l’aune des lésions anatomiques : elle est modulée par des croyances, des peurs et des représentations mentales, qu’il est crucial d’identifier et d’accompagner dans la prise en charge rééducative.