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Une réforme imposée, un métier trahi : ne laissons pas mourir la médecine belge !

Face à la réforme Vandenbroucke, les soignants belges s’unissent pour défendre une médecine libre, humaine et responsable.

Ce 7 juillet, ils cesseront le travail. Non pas pour se soustraire à leur mission, mais pour la préserver. En première ligne : des médecins généralistes, des spécialistes, des dentistes, des kinésithérapeutes - tous portés par une même inquiétude. Le projet de réforme du ministre Frank Vandenbroucke, élaboré sans véritable concertation, menace selon eux l’équilibre, la qualité et la pérennité de notre système de soins.

Depuis des semaines, on entend les arguments des cabinets ministériels, les slogans des mutuelles, les promesses de rationalisation. Mais peut-être est-il temps d’écouter enfin ceux qui soignent. Ceux qui voient, chaque jour, des patients fragiles, des diagnostics urgents, des réalités complexes. Le 7 juillet, ils prendront la parole - non pas pour défendre des intérêts corporatistes, mais un droit fondamental : celui d’être soigné dignement, par un système qui respecte ceux qui le font vivre.

Parmi les voix qui se lèvent avec force, celles des Drs A. et G., dermatologues. Leur message est clair : « ce mouvement n’est pas dirigé contre les patients. Il existe pour qu’ils puissent continuer à recevoir des soins accessibles, humains et de qualité ».

Une médecine de terrain sacrifiée pour épouser le modèle britannique

La réforme prévoit notamment la suppression du conventionnement partiel, le plafonnement strict des « suppléments d’honoraires »*, et l’instauration d’un modèle centralisé inspiré du NHS britannique. Pour les médecins de terrain, cela revient à détruire les fondations d’un système encore envié à l’étranger.

« Ce que propose cette réforme, ce n’est pas plus de justice : c’est moins de médecine », alerte le Dr A. « Je vois des patients après 20h, en urgence, parce qu’ils n’ont nulle part où aller. Si l’on nous contraint à rejoindre un modèle rigide et hospitalo-centré, ces consultations disparaîtront. Les délais exploseront. Et c’est la qualité qui s’effondrera ».

Le projet de loi s’inspire du système britannique NHS, que les deux médecins connaissent bien. « En Angleterre, on ne paie rien, certes. Mais on attend tout. Des mois pour un spécialiste, parfois des années pour une opération. Résultat ? Les patients arrivent trop tard, et on ne peut parfois plus rien faire pour eux. C’est quelque chose que nous voulons éviter à tout prix ». Le Dr G. va plus loin : « Nous ne voulons pas d’une médecine anonyme, gérée par des algorithmes et des tableaux Excel. Nous voulons rester responsables. Et surtout, rester proches. Ce n’est pas un privilège : c’est notre vocation ».

Le Dr G. renchérit : « Quand on parle de réforme, il ne suffit pas d’imiter un système étranger. Il faut comprendre les conséquences concrètes sur le terrain. Et sur le terrain, ce sont les plus vulnérables qui trinqueront les premiers ».

Une réforme sans concertation, un système sous perfusion

Ce que dénoncent avant tout les professionnels, c’est la méthode : un texte imposé sans dialogue, des mesures dogmatiques, et une communication politique qui stigmatise les médecins.

« Nous avons été reçus, mais pas entendus. Et pendant ce temps, on laisse entendre que nous serions des profiteurs. C’est révoltant. Nous ne faisons pas ce métier pour l’argent. Nous le faisons pour soigner. Et parfois gratuitement, quand il le faut », insiste le Dr A.

Les petites structures sont particulièrement menacées. Cabinets pluridisciplinaires, centres d’imagerie, orthodontistes, spécialistes en périphérie… tous risquent la fermeture si des plafonds trop bas d’honoraires sont appliqués sans révision de la nomenclature, alerte le Dr G. « Avec un plafond à 25 %, les investissements deviennent impossibles. Et ce sont nos infirmières, nos secrétaires, nos patients qui seront les premiers à en payer le prix ».

« Dans ma commune, il n’y a déjà plus de pédiatre ni de psychiatre. Si demain les cabinets ferment faute de moyens, les patients n’auront plus d’alternative. Ils iront aux urgences, ou nulle part. Est-ce vraiment cela que nous voulons ? », interroge le Dr G.

Et de poursuivre : « On parle d’équité, mais en réalité, cette réforme va exclure encore plus de monde. La qualité des soins va baisser pour tous. On est en train de démanteler un modèle équilibré sans en proposer un meilleur ».

Une médecine punitive, pas préventive

Derrière la promesse d’une meilleure accessibilité se cache, selon les praticiens, une logique purement technocratique. « On veut nous imposer des règles sans comprendre notre réalité. Retirer un numéro INAMI sans décision judiciaire ? Briser le secret médical au nom d’un contrôle d’État ? C’est inacceptable. On ne soigne pas mieux en punissant les bons pour quelques brebis galeuses. On soigne mieux en écoutant ceux qui soignent », ajoute le Dr G.

Or, le risque est là, bien réel : désertification médicale, exode des spécialistes, engorgement des hôpitaux, explosion des délais. Et surtout, une fracture de confiance entre médecins, patients et décideurs.

Résister pour continuer à soigner

La voix des soignants peine à se faire entendre dans les grands médias. Elle est étouffée par des slogans, des chiffres, des capsules publicitaires mensongères. C’est pourquoi des milliers de prestataires ont rejoint l’Union Belge des Prestataires de Soins (UBPS), un collectif transdisciplinaire apolitique né sur le terrain, rassemblant déjà plus de 8.500 membres.

« Je ne pourrai pas être là physiquement le 7 juillet, mais je suis de tout cœur avec mes collègues. Et je continuerai à me battre, où que je sois, pour une médecine de qualité, humaine, efficace », conclut le Dr A. « La médecine belge n’est pas parfaite. Mais elle est humaine, compétente, accessible. Ne la sacrifions pas à un modèle froid, centralisé et déshumanisé ».

Unissons-nous pour défendre les soins

Le Dr A. et le Dr G. encouragent tous les professionnels de santé à rejoindre l’Union Belge des Prestataires de Soins. « Faites entendre votre voix, informez vos patients, signez les pétitions contre la réforme, relayez les témoignages. Ce combat dépasse nos propres intérêts. Il concerne l’avenir de la médecine en Belgique. Notre avenir, et celui de nos proches… L’avenir de chacun », a conclu le Dr G.

Ne laissons pas mourir la médecine belge.

Un jour ou l’autre, nous en aurons tous besoin. Les soignants le savent, et c’est la raison pour laquelle ils se battent aujourd’hui. Avant qu’il ne soit trop tard.

* Le terme de « suppléments d’honoraires » est souvent utilisé dans le débat public, mais il ne reflète pas la réalité conventionnelle. L’honoraire tel que défini dans les accords médico-mutualistes correspond à la valeur que l’assurance obligatoire accepte de rembourser pour un acte déterminé, indépendamment des coûts réels supportés par le prestataire. Or, la pratique médicale varie fortement selon les contextes : structure libérale versus hospitalière, équipements techniques, formation continue, temps alloué au patient, personnel salarié, etc. Dans ce cadre, certains praticiens estiment que le tarif conventionné ne permet pas de garantir une qualité de prise en charge conforme à leurs standards professionnels. C’est pourquoi ils recourent à des honoraires « libres », c’est-à-dire adaptés à leur réalité de terrain, afin de couvrir les investissements nécessaires à une pratique responsable, innovante et durable. Cette liberté reste encadrée par la transparence à l’égard du patient et par l’éthique médicale.

Référence : d’après une interview avec les Drs A. et G. (dans le cadre de cet article, il a été décidé de conserver leur anonymat).

L’équipe de rédaction Tempo Today

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