La quotidienne d’actualité médicale et santé pour les médecins et pharmaciens belges.
Nous sommes en permanence irradiés de toute part… Que ce soit par les ondes électromagnétiques de nos smartphones, radio, TV, micro-ondes, GPS, véhicules électriques, télécommandes, systèmes antivol, antennes relais… ou par l’exposition naturelle à la radioactivité cosmique des rayonnements terrestres et solaires, sur terre, lors de nos séjours en haute altitude et de nos déplacements aériens, ou encore, par rayons X et radiotraceurs, utilisés en imagerie médicale… Aveuglé par tant de rayonnements, j’ai essayé d’y voir plus clair !
Chaque jour, nous sommes en contact avec une multitude de champs électromagnétiques.
Le spectre électromagnétique s’étend des rayonnements non ionisants aux rayonnements ionisants en fonction de leur fréquence et de leur énergie photonique. L’ionisation étant la capacité des photons riches en énergie à chasser les électrons des atomes et à se charger électriquement.(1)
Parmi les radiations non ionisantes, on retrouve les basses fréquences (appareils et véhicules électriques…) les fréquences intermédiaires (systèmes d’identification et antivols…), les radiofréquences (radio, TV, téléphonies mobiles, radars, IRM…), et jusqu’aux rayons infrarouge.(1)
Les radiations ionisantes, sont une forme d’énergie libérée par les atomes sous forme d’ondes électromagnétiques (rayons gamma ou X) ou de particules (neutrons, particules alpha ou bêta).
C’est cette désintégration spontanée des atomes qui est appelée « la radioactivité ». Parmi ces radiations, on retrouve les rayons ultra-violets, les rayons X et les rayons gamma.(2)
Tout est donc une question de fréquence, allant de 0 à 300 Hertz pour les basses fréquences (rayonnements non ionisants), jusqu’à 5.1020 Hz pour les rayons gamma et les rayons cosmiques (rayonnements ionisants).(1-3)
Au départ, la radioactivité est un phénomène naturel, provenant principalement du sol et du rayonnement cosmique du soleil. Le radon, un gaz radioactif, présent partout dans le sol, est le principal responsable de l’exposition par inhalation. En raison de la composition d’un sol plus riche en granite, chiste noir ou grès, la concentration de radon dans le sud de la Belgique est plus élevée que dans le nord.(3) Les zones à risque élevé se situent surtout au sud du sillon Sambre et Meuse, dans les arrondissements de Verviers, Bastogne, Neufchâteau, Dinant et Marche, ainsi qu’en Brabant Wallon. La construction des bâtiments influence également la concentration intérieure en radon : un bâtiment très bien ventilé et muni d'une dalle imperméable présentera une concentration intérieure en radon plus faible qu'un bâtiment très bien isolé sans ventilation et sans chape.(4-7)
Quelle radioactivité subit-on quand on prend l’avion ? L’exposition aux rayons cosmiques en vol augmente avec l’altitude, le temps passé en vol, mais également la route empruntée. La protection des rayons cosmiques par le bouclier du champ magnétique terrestre est environ deux fois moins efficace aux deux pôles qu'à l'équateur.(5-6)
A titre d’exemple, voici un tableau comparatif de différentes situations où nous sommes soumis, naturellement ou pas, à des radiations ionisantes :
Il nous est donc bien difficile, voire carrément impossible, d’échapper aujourd’hui aux champs électromagnétiques qui nous submergent. Il est donc logique de se demander quel pourrait être l’impact de ce bombardement quotidien de rayons sur notre organisme ? La fondation contre le cancer a répondu à cette question : « les rayonnements non ionisants n’ont pas assez d’énergie pour briser les liaisons chimiques et donc avoir un impact nocif direct sur notre santé ». Il en serait de même de la « 5G » classée dans les radiofréquences, non ionisantes. L’OMS, après de nombreuses recherches n’a constaté aucun effet délétère sur la santé. À mesure que la fréquence augmente, il y a moins de pénétration dans les tissus corporels et l'absorption de l'énergie devient plus confinée à la surface du corps. La peau et les yeux sont donc les organes les plus vulnérables en cas d’exposition intensive non conforme aux recommandations internationales.(9) Quant aux radiations ionisantes, utilisées à bon escient, elles peuvent même nous être bénéfiques (UVA, radiothérapie…). Notre tolérance aux champs électromagnétiques ne semble pourtant pas être la même pour tous !
En ce qui concerne le rayonnement solaire, ce week-end, nous risquons par contre, une fois de plus, ne pas être trop irradiés…
Dr Patrick De Moor
(3) https://wiki.scienceamusante.net/index.php/Le_spectre_des_ondes_%C3%A9lectromagn%C3%A9tiques
(5) https://www.radio-protect.com/exposition-dosimetrique
(6) https://www.sfen.org/rgn/radioactivite-prend-avion/
(7) https://afcn.fgov.be/fr/dossiers/applications-medicales/comparaison-des-doses-de-rayonnements
(8) https://www.forumnucleaire.be/topics/tout-savoir-sur-la-radioactivite#:~:text=Le%20radon%2C%20un%20gaz% 20radioactif,% C3%A9lev%C3%A9e%20que%20dans%20le%20nord
(9) https://www.cancer.lu/fr/les-rayonnements-non-ionisants#:~:text=Selon%20l'Organisation%20mondiale% 20de,exposition%20aux%20technologies%20sans%20fil.
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