Oropouche : un arbovirus émergent qui inquiète

Le cycle de transmission implique divers réservoirs animaux, notamment les paresseux à trois doigts, les primates et certains oiseaux. Si la maladie est le plus souvent limitée à une symptomatologie pseudo-grippale (fièvre, céphalées, myalgies, arthralgies), des formes neurologiques sévères – méningites, encéphalites – et, plus récemment, des décès et complications fœtales ont été décrits. Les mutations récentes du virus semblent faciliter l’infection et réduire l’efficacité des anticorps neutralisants, rendant possibles des réinfections.

Plusieurs facteurs favorisent aujourd’hui la propagation du virus : la déforestation, qui rapproche insectes vecteurs et populations humaines, le changement climatique, qui élargit les zones de reproduction des moucherons, et la mobilité internationale, qui facilite l’introduction du virus dans de nouvelles régions. Si les moustiques ont été suspectés, aucune preuve solide ne permet à ce jour de les considérer comme vecteurs majeurs.

Il n’existe ni traitement spécifique ni vaccin contre la fièvre d’Oropouche. La prise en charge repose sur des mesures symptomatiques et la prévention des piqûres d’insectes (vêtements couvrants, répulsifs homologués, moustiquaires adaptées). Dans un contexte d’émergence rapide, les autorités sanitaires soulignent l’importance d’une surveillance accrue et d’efforts de prévention pour limiter le risque d’implantation durable de ce nouvel arbovirus en dehors de son aire d’origine.