Un tissu adipeux viscéral métaboliquement actif associé à des formes plus agressives de cancer de l’endomètre

Si l’obésité est déjà reconnue comme un facteur de risque majeur de cette tumeur gynécologique, les chercheurs suggèrent que la dangerosité de la maladie ne dépend pas uniquement de la quantité de graisse viscérale, mais aussi de sa capacité métabolique.

Une équipe de chercheurs a analysé les images PET/CT de 274 patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre, en mesurant la captation du glucose dans le tissu adipeux viscéral comme indicateur de son activité métabolique. Les résultats montrent que les femmes présentant une captation plus élevée avaient plus fréquemment une maladie à un stade avancé et des métastases ganglionnaires. Aucune corrélation forte n’a été observée entre le volume de graisse viscérale et son activité métabolique, suggérant que la qualité biologique du tissu importe davantage que sa quantité.

Plusieurs mécanismes pourraient expliquer cette association : l’inflammation chronique du tissu adipeux viscéral favorise la libération de cytokines et d’acides gras stimulant la croissance tumorale et l’échappement immunitaire ; elle induit également une résistance à l’insuline, autre facteur de progression cancéreuse. Par ailleurs, les adipokines et les échanges moléculaires entre tissu adipeux et cellules tumorales pourraient faciliter la dissémination vers les ganglions lymphatiques.

Si la mesure du métabolisme de la graisse viscérale par PET/CT n’est pas encore prête pour un usage clinique de routine, les chercheurs estiment que les progrès de l’imagerie quantitative, de l’intelligence artificielle et des méthodes de segmentation automatisée permettront à terme d’identifier les patientes à haut risque, d’adapter les traitements et de suivre l’évolution de la maladie.