Alcool et dépression : une étude remet en question la théorie de l’automédication

Toutefois, des nouveaux travaux montrent que l’alcool procure un plaisir immédiat et prolongé aux personnes atteintes de trouble lié à l’usage de l’alcool, indépendamment de leur état dépressif.

L’étude a suivi 232 adultes âgés de 21 à 35 ans, une période où la consommation excessive d’alcool est la plus fréquente. La moitié des participants répondaient aux critères d’un trouble de l’usage de l’alcool au cours de l’année précédente, certains souffrant aussi d’un trouble dépressif majeur. Pour mesurer les effets de l’alcool en situation réelle, les chercheurs ont utilisé une approche innovante basée sur des smartphones, permettant aux participants de rapporter leurs sensations toutes les 30 minutes pendant trois heures après une consommation d’alcool et lors d’une séance sans alcool.

Les résultats ont montré que l’alcool réduisait légèrement les émotions négatives, sans lien direct avec l’état dépressif. En revanche, les sensations positives et stimulantes étaient nettement plus marquées chez les personnes atteintes de trouble lié à l’usage de l’alcool, et ce, qu’elles soient dépressives ou non.

Ces résultats pourraient avoir des implications majeures pour le traitement de l’addiction à l’alcool. Aujourd’hui, les prises en charge se concentrent souvent sur la réduction du stress et des symptômes dépressifs. Or, selon les chercheurs, il serait crucial d’intégrer la prise en compte du renforcement positif procuré par l’alcool.