Champignons médicinaux : entre promesses thérapeutiques et scepticisme scientifique

Plusieurs études suggèrent que certains champignons possèdent des composés bioactifs aux effets potentiellement bénéfiques. Le Ganoderma lucidum (reishi) contient des bêta-glucanes aux propriétés immunomodulatrices et antitumorales, observées chez la souris et dans quelques essais humains. De même, le Lentinula edodes (shiitaké) et le Trametes versicolor (queue de dinde) sont étudiés pour leur rôle en immunothérapie, notamment en oncologie.

D’autres espèces, comme l’Hericium erinaceus (crinière de lion), sont explorées pour leurs effets sur la neurogenèse et la cognition, tandis que le Inonotus obliquus (chaga) présente un potentiel anti-inflammatoire et hypoglycémiant.

Toutefois, la majorité des recherches repose sur des modèles cellulaires ou animaux, avec peu d’essais cliniques rigoureux chez l’Homme. Les mécanismes observés en laboratoire ne se traduisent pas nécessairement en bénéfices concrets en pratique clinique. De plus, les résultats restent hétérogènes et certaines études rapportent des effets inexistants, voire indésirables.

Le manque de régulation des compléments alimentaires pose également un problème. Des analyses ont montré que certains produits ne contiennent pas les champignons annoncés ou présentent des dosages aléatoires, soulevant des doutes sur leur efficacité et leur innocuité.

Si les champignons médicinaux peuvent représenter un complément intéressant, ils ne doivent pas remplacer des traitements éprouvés. En l’absence de preuves cliniques solides et face aux risques de surcommercialisation, les experts appellent à une approche mesurée, privilégiant une utilisation encadrée et fondée sur des données scientifiques robustes.