Finérénone : une efficacité constante quel que soit le traitement diurétique de fond

Chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque, les diurétiques demeurent un pilier du traitement symptomatique, mais leur utilisation chronique peut aggraver la fonction rénale et compliquer la gestion du volume extracellulaire. Dans ce contexte, les antagonistes des récepteurs des minéralocorticoïdes, comme la finérénone, offrent une approche complémentaire : ils agissent à la fois sur la fibrose, l’inflammation et la fonction rénale. Cependant, leur interaction avec les différents types et doses de diurétiques restait mal documentée, notamment chez les patients HFpEF/HFmrEF.

Cette analyse pré-spécifiée repose sur les données du FINEARTS-HF, un essai international randomisé mené dans 37 pays. Au total, 5.438 patients âgés de 40 ans ou plus ont été inclus. Les participants ont reçu soit de la finérénone (titré à 20 ou 40 mg), soit un placebo, et ont été répartis selon leur traitement diurétique de base : diurétique non de l’anse (thiazidique ou apparenté) ; diurétique de l’anse à une dose ≤ 40 mg équivalent furosémide ; diurétique de l’anse à dose > 40 mg ; association de diurétiques de l’anse et non de l’anse. Le critère principal était le composite des événements d’insuffisance cardiaque et de la mortalité cardiovasculaire.

La finérénone a réduit le risque du critère principal par rapport au placebo dans l’ensemble des sous-groupes, sans interaction significative selon le type ou la dose de diurétique. L’analyse montre par ailleurs que la finérénone diminue la dose moyenne de diurétique de l’anse et la nécessité d’intensifier cette dose, sans toutefois réduire l’initiation d’un nouveau diurétique chez les patients qui n’en recevaient pas au départ.

Le profil de sécurité du finérénone s’est révélé constant à travers les sous-groupes, sans différence notable d’incidence d’effets indésirables selon le type de diurétique associé.