Le Syndrome de Münchhausen par procuration : « une maltraitance médicalisée » (cas patient)

L’aîné des enfants a subi une errance médicale marquée par des diagnostics successifs, dont l’asthme, l’épilepsie et la maladie de Behçet. Il a reçu des traitements inappropriés, incluant des immunosuppresseurs et des perfusions d’anticorps monoclonaux, conduisant à une perte progressive de sa mobilité et à un état de handicap reconnu. Son jeune frère, lui aussi soumis à des diagnostics infondés, a été immobilisé par un corset rigide sur prescription orthopédique, alors qu’aucune anomalie justifiant cette prise en charge n’avait été objectivée.

Le diagnostic a été confirmé lorsque les enfants, séparés de leur mère et hospitalisés, ont retrouvé en dix jours une motricité normale, démontrant l’origine factice de leurs symptômes.

Le syndrome de Münchhausen par procuration peut également se manifester par des symptômes psychiatriques induits, comme l’illustre un cas décrit en psychiatrie infantile : une adolescente diagnostiquée à tort schizophrène en raison d’un discours parental manipulatoire. La révélation du trouble n’a été possible qu’après son éloignement familial, soulignant la nécessité d’une vigilance accrue du corps médical face aux incohérences symptomatiques et aux demandes répétées de traitements.

Ces cas soulignent la difficulté pour les professionnels de santé de reconnaître ce trouble, les conduisant parfois, malgré eux, à perpétuer une forme de maltraitance.