Monitoring de la régénération osseuse sans rayons X, est-ce possible ?

Cette approche non invasive utilise des dispositifs déjà disponibles dans le commerce, initialement conçus pour mesurer le flux sanguin et l’oxygénation des tissus cutanés ou musculaires.

Jusqu’ici, le suivi des fractures reposait sur des examens radiologiques ou des scanners espacés dans le temps, exposant les patients à des rayonnements et laissant des zones d’incertitude entre deux images. Or, dans les premières phases de guérison, lorsque le tissu osseux est encore mou et faiblement minéralisé, ces outils ne détectent que très peu de changements. Grâce à la nouvelle méthode, il est désormais possible de suivre en continu les variations locales de la vascularisation et de l’oxygénation, directement à travers la peau.

Les chercheurs ont testé cette technologie sur 55 patients ayant subi une fracture du tibia, et comparé les résultats à un groupe témoin de 51 personnes. Ils ont observé des profils typiques : un pic initial du flux sanguin suivi d’une baisse progressive, et une chute transitoire de l’oxygénation, remontant avec l’apparition de nouveaux vaisseaux. Ces données permettent d’identifier rapidement un retard de cicatrisation, parfois invisible aux examens classiques. Lorsque les valeurs ne se normalisent pas au bout de quelques semaines, cela peut signaler une complication nécessitant une intervention précoce.

Cette technologie, qui ne remplace pas les rayons X mais les complète, pourrait transformer la prise en charge post-opératoire des fractures.