L'inflammation induite par le microbiote peut déclencher un diabète gestationnel précoce

Face à l'augmentation de l'incidence du diabète gestationnel dans le monde, une équipe a voulu mieux comprendre sa physiopathologie et à développer les efforts de prédiction précoce en identifiant les biomarqueurs du diabète gestationnel au cours du premier trimestre (T1) de la grossesse. Ils ont mené une étude de cohorte prospective, pour laquelle ils ont recruté 394 femmes enceintes, âgées de 18 à 40 ans.

Les auteurs ont évalué le microbiome intestinal, le métabolome, les cytokines inflammatoires, la nutrition et les dossiers cliniques avant le diagnostic de diabète gestationnel. Ils ont ensuite élaboré un modèle permettant de prédire l'apparition du diabète gestationnel, plusieurs semaines avant qu'il ne soit généralement diagnostiqué.

Au cours du deuxième trimestre de la grossesse, 11 % des femmes de la cohorte ont développé un diabète gestationnel. Selon les chercheurs, les femmes chez qui un diabète gestationnel a été diagnostiqué présentaient des facteurs de risque communs, tels qu'un âge maternel plus élevé et un IMC plus élevé avant la grossesse, ainsi que des niveaux élevés de cytokines pro-inflammatoires interleukine-4, IL-6, IL-8, facteur de stimulation des colonies de granulocytes-macrophages et facteur de nécrose tumorale. Les chercheurs ont également constaté une diminution des taux d'isovalérate et d'isobutyrate, deux acides gras à chaîne courte, dans les selles des personnes atteintes de diabète gestationnel.

Bien que les chercheurs n'aient pas signalé initialement de différences significatives dans la composition du microbiome intestinal durant le premier trimestre entre les cohortes de femmes atteintes d'un diabète gestationnel et les cohortes de femmes en bonne santé, ils ont constaté, après avoir pris en compte l'âge et l'IMC, que 15 espèces bactériennes étaient sous-représentées chez les femmes atteintes d'un diabète gestationnel, notamment une plus faible abondance de Prevotella.

« Nous avons trouvé des preuves étendues et cohérentes que la pathologie du diabète gestationnel commence dès le premier trimestre », concluent les auteurs. « En outre, nous avons réussi à démontrer que les précurseurs du diabète gestationnel proviennent du microbiote intestinal et que le diabète gestationnel précoce présente une signature bactérienne au moins partiellement responsable du phénotype du diabète gestationnel ».

« Nos résultats suggèrent que le diabète gestationnel est induit par une inflammation accrue, initiée par une dysbiose microbienne. Les recherches futures basées sur nos résultats peuvent aider à élucider les mécanismes sous-jacents ».

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