35 ans d’expertise dans le secteur médical et pharmaceutique

La quotidienne d’actualité médicale et santé pour les médecins et pharmaciens belges.

Toute l'actualité médicale 

Un guide pour traiter la peur de la récidive de cancer

Presque tous les patients qui ont eu un cancer, ont peur de la récidive. Mais pour 30 à 50% d'entre eux, cette crainte de voir ressurgir la maladie est sévère et pathologique. Les recherches montrent aussi que les femmes et les patients plus jeunes sont particulièrement affectés, souligne Josée Savard, professeure à l'École de psychologie.

L’équipe de la professeure Savard vient de publier un manuel de traitement pour réduire cette peur envahissante devant l'imprévisibilité de la maladie. L'ouvrage, une première en la matière, comprend deux parties: l'une accompagne le thérapeute étape par étape, l'autre est destinée aux patients participants.

La peur de la récidive de cancer survient souvent après la phase de traitements, quand les patients sont un peu «lâchés» par l'équipe médicale. Elle ressurgit dans les moments qui précèdent les tests d'évaluation, les suivis médicaux, les rencontres avec les oncologues, mais diminue une fois les résultats obtenus. Elle devient pathologique chez ceux qui la ressentent de façon plus constante et l'ont toujours à l'esprit.

Un aspect important de l'intervention est d'amener les gens à tolérer davantage l'incertitude, à reconnaître que ça fait partie de la vie, que des situations négatives surviennent sans qu'on les anticipe, mais qu'il y a aussi des événements positifs qui peuvent arriver.

Dans leur ouvrage, les coauteures déboulonnent l'idée selon laquelle le stress ou l'anxiété seraient des causes de cancer et, inversement, que la pensée positive guérit. Cette croyance, très répandue notamment par les livres de psychologie populaire, donne une impression de contrôle, poursuit la professeure. «Ça engendre souvent de l'anxiété de performance, on se met une pression à penser toujours positivement, alors qu'on vit une situation difficile. Plus on essaie d'être positif, moins on y parvient. Ça devient un cercle vicieux. On leur démontre, à l'aide d'études, qu'il n'y a pas de preuve scientifique actuellement que les facteurs psychologiques, comme le stress, causent le cancer

L’une des stratégies de l'intervention est d'exercer les patients à cultiver un optimisme réaliste, plutôt que d'osciller entre l'exagérément négatif et l'exagérément positif.

Les coauteures y vont aussi de cet avertissement: il se peut que la peur de la récidive augmente dans la ou les semaines suivant le début de la psychothérapie. «Les gens qui ressentent une peur sévère de la récidive ont tendance à faire de l'évitement, à ne pas vouloir y penser ni en discuter. Nous, on les amène à en parler pendant une heure et demie pour quatre séances hebdomadaires pendant un mois. Ça peut faire ressurgir de l'anxiété qu'ils ont essayé de camoufler», explique Josée Savard.

La notion d'évitement revient souvent dans l'ouvrage. Cette tendance à ne pas écouter d'émissions sur le cancer, à ne pas lire sur le sujet et à chasser les pensées liées à la maladie ne règle pas le problème.

Un autre réflexe des personnes vivant une peur élevée de récidive de cancer est de chercher la «réassurance». Dès qu'elles ressentent une douleur inexpliquée, elles ont tendance à appeler leur infirmière pivot, à questionner plusieurs fois dans le but d'avoir un apaisement.

Ce groupe de psychothérapie n'élimine pas la peur de la récidive. Le but est de la réduire et de la rendre plus tolérable au quotidien, indique la professeure. Des patients qui ont suivi le traitement et répondu à un questionnaire ont confirmé que la peur n'avait pas disparu après les séances, mais qu'elle était considérablement réduite et qu'ils notaient une amélioration de leur qualité de vie en général.

Référence : pour en savoir plus, cliquez ici.

 

 

L’équipe de rédaction Tempo Today

ACTUAlités
VOS petites annonces
LES DERNIERS COMMENTAIRES
plus commentés
plus consultés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

chevron-downarrow-up