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Asthme sévère: l’importance du diagnostic

À l’occasion du congrès 2021 de la Belgian Respiratory Society (BeRS), la rédaction du Tempo Medical a interrogé le professeur Guy Brusselle (UZ Gent) sur les points d’attention majeurs à considérer dans l’asthme sévère.

TM : À quels signes/symptômes le médecin généraliste doit-il prêter attention chez les patients souffrant d'asthme sévère ?

Pr. G. Brusselle : Il est important de déterminer s’il s’agit réellement d'asthme sévère à éosinophiles - Severe eosinophilic asthma (SEA). Il existe en effet un grand groupe de patients souffrant d'asthme qui n'est pas bien contrôlé malgré un traitement inhalé puissant, à savoir une combinaison de corticostéroïdes inhalés et de bêta-2 agonistes à longue durée d'action (ICS + LABA). Chez ces patients, l'asthme peut n’être pas contrôlé en raison d'un manque d'adhésion au traitement, d'une technique d'inhalation incorrecte ou d'une exposition persistante aux allergènes chez les patients souffrant d'asthme allergique. Il est donc important de considérer ces différentes causes en premier lieu.
Si, malgré une bonne observance de l'ICS-LABA et une bonne technique d'inhalation, le patient présente encore des exacerbations- des crises d'asthme- répétées, alors la possibilité de SEA doit certainement être envisagée.

L'asthme sévère est hétérogène, se compose de différents phénotypes et l'un d'eux est le SEA qui est facile à déterminer. Vous devriez faire un test sanguin avec différenciation des globules blancs et surtout regarder le nombre total d'éosinophiles dans le sang. Si ce nombre est supérieur à 300 par microlitre, s'il est répété, cela signe le diagnostic de SEA. Cela concerne principalement les adultes asthmatiques sévères qui, malgré une bonne thérapie ICS-LABA, présentent des exacerbations répétées et dont les analyses de sang montrent qu'ils ont un taux d'éosinophiles élevé d'au moins 300 par microlitre, souvent 500 voire 1000 éosinophiles ou plus.

 

TM : Quels effets les patients peuvent-ils attendre d'un médicament comme Nucala® (mépolizumab) ?

Pr. G.Brusselle : Pour les patients atteints de SEA, l'ajout d'un traitement par mépolizumab peut être d'une valeur ajoutée significative. En premier lieu, le traitement entraînera une réduction significative du nombre d'exacerbations, certains patients seront même complètement libérés des crises d'asthme. Deuxièmement, la qualité de vie du patient s'améliorera nettement, tout comme le contrôle des symptômes. Et troisièmement, nous constatons également une amélioration de la fonction pulmonaire. Cette amélioration peut varier d'un patient à l'autre. Plus la fréquence des exacerbations est élevée avant le début du traitement, meilleure est la réponse thérapeutique. Une règle simple que j'utilise pour cela est la multiplication des éosinophiles sanguins par le nombre d'exacerbations au cours de l'année écoulée.

En Belgique, pour être remboursé d'un traitement par Nucala®, vous devez avoir au moins 300 éosinophiles par microlitre et présenté au moins deux exacerbations d'asthme au cours de l'année écoulée.

 

TM: Comment les médecins généralistes peuvent-ils devenir des partenaires à part entière dans la détection et le traitement de l'asthme sévère à eosinophiles (SEA) ?

Pr. G.Brusselle : Il est important d'envisager le diagnostic de SEA chez les patients présentant des exacerbations récurrentes malgré un traitement adéquat. Ces patients doivent être référés vers un pneumologue expérimenté dans la prise en charge de l'asthme sévère. Le spécialiste pourra débuter un traitement par mépolizumab. Il s'agit d'une injection sous-cutanée, d’administration facile toutes les quatre semaines, qui se décline désormais également sous la forme d'un stylo, une auto-seringue que le patient ou le médecin généraliste administre. La posologie est simple : 100 milligrammes toutes les quatre semaines.

C'est un traitement chronique car on sait par des études que si le traitement est arrêté, l'éosinophilie va réapparaître ainsi que les exacerbations.

Le traitement par mépolizumab doit être approuvé par le médecin-conseil, initialement pour une durée de six mois, puis renouvelé annuellement par un pneumologue. Le traitement des patients atteints de SEA avec le mépolizumab est une opportunité unique de bonne collaboration entre médecins généralistes et pneumologues. C'est un traitement très sélectif qui a beaucoup moins d'effets secondaires que les corticoïdes oraux, qui ont pour leur part de nombreux effets secondaires à long terme.

 

Pour en lire plus, rendez-vous dans le Tempo Medical de mars en version papier. Pour consulter la version digitale, cliquez ici.

https://en.calameo.com/read/001225296ddca53ac873b?authid=PKgYlpbPidDi

L’équipe de rédaction Tempo Today

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