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Les erreurs radiologiques se produiront toujours, écrit le Dr Giles Maskell, radiologue, dans le BMJ. "Le reconnaître n'est pas synonyme de complaisance", précise-t-il.
"Cela fait plusieurs années que je parle des erreurs aux radiologues. Récemment, j'ai eu l'occasion de discuter de ces questions avec d'autres groupes, notamment des avocats, des journalistes et des régulateurs. Deux questions reviennent souvent dans ces conversations. La première concerne l'existence d'un taux d'erreur "acceptable" en radiologie. Existe-t-il, et si oui, quel est-il ? Ma première réaction à cette question est la suivante : acceptable pour qui ? Si je nuisais à un patient en interprétant mal mes images, je ne considérerais pas cela comme "acceptable", quelle que soit la compétence du radiologue. Pour moi, en tant que radiologue, ce n'est pas "acceptable" non plus. Je déteste que les choses se passent mal. Oui, je sais que cela arrive, mais ce n'est pas pour autant que c'est acceptable.
Si le mot "acceptable" n'est pas approprié dans ce contexte, disons-le autrement. S'il n'est pas "acceptable", existe-t-il un taux d'erreur "raisonnable", "attendu" ou "justifiable" ? Non, malheureusement pas. Il est clair que certains radiologues sont meilleurs que d'autres dans leur travail, comme dans la plupart des autres formes d'activité humaine.
Cependant, le nombre d'erreurs commises par un radiologue varie non seulement en fonction de la nature des examens rapportés - il n'est pas surprenant que les examens plus complexes produisent généralement plus d'erreurs - mais la vitesse à laquelle nos erreurs sont détectées et enregistrées en tant que telles est également sujette à variation.
La deuxième question qui revient souvent dans ces discussions est de savoir si certaines erreurs sont si flagrantes qu'elles ne devraient jamais être commises - des "événements jamais" radiologiques, si l'on veut. Existe-t-il des phénomènes radiologiques tellement évidents qu'aucune personne compétente ne pourrait poser le bon diagnostic ? Cette question me pose problème, car même si, objectivement, je pense que la réponse est probablement oui, je suis douloureusement conscient des nombreuses fois où, dans ma propre pratique, je n'ai pas réussi à poser un diagnostic évident
Tous les radiologues connaissent très bien le sentiment d'impuissance qui accompagne cette pensée. Il y a des raisons que nous connaissons et d'autres que nous pouvons supposer. Des informations cliniques incomplètes ou inexactes, des conditions de visualisation sous-optimales et des interruptions peuvent toutes contribuer, ainsi qu'une série de biais cognitifs qui peuvent nous mener sur la mauvaise voie. Les recherches en cours sur les déficits d'attention à l'aide de techniques d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle pourraient fournir des indices supplémentaires. On ne peut nier qu'il existe un lien entre la fatigue ou une charge de travail excessive et les taux d'erreur, mais la nature exacte de ce lien n'est pas entièrement comprise et une étude récente a conclu qu'il n'y avait pas encore suffisamment de preuves pour réglementer les charges de travail des radiologues ou recommander des maxima quotidiens. La cause des erreurs en radiologie est complexe et multifactorielle, ce qui signifie que leur réduction nécessite également un éventail de stratégies. Et oui, l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique nous aideront sans aucun doute à éviter certaines erreurs en réduisant les éléments humains dans l'interprétation, mais presque certainement au prix de l'introduction de nouvelles sources et de nouveaux types d'erreurs qui nécessitent leurs propres limites.
Des erreurs - même très graves - continueront d'être commises dans l'interprétation des images, même par de très bons radiologues. Le reconnaître n'est pas synonyme de complaisance".
L’équipe de rédaction Tempo Today
