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Plus de trois ans après le début de la pandémie, la question clé d'un syndrome dont on estime qu'il touche quelque 65 millions de personnes dans le monde - une épidémie en soi - reste sans réponse claire.
Le covid long varie considérablement d'un individu à l'autre. Différents organes et systèmes organiques peuvent être touchés et la gravité peut varier. Une chose devient de plus en plus évidente : cette maladie est susceptible d'avoir des conséquences physiologiques, sociales et économiques à long terme, qui se répercutent sur la catastrophe initiale.
Selon certaines estimations, plus d'un million de personnes pourraient se retrouver au chômage rien qu'aux États-Unis à cause du covid pulmonaire, entraînant à la fois une dévastation financière individuelle et un préjudice pour l'économie dans son ensemble. Ce calcul ne tient pas compte du bilan humain de la maladie.
Bien que l'infection par le SRAS-CoV-2 soit l'élément déclencheur connu du covid long, personne ne sait encore comment ce syndrome apparaît au niveau cellulaire et moléculaire. La réponse à cette question est essentielle pour résoudre l'énigme du covid long. Elle pourrait également aider les scientifiques à comprendre les syndromes similaires au covid pulmonaire qui peuvent se développer à la suite d'autres infections aiguës, telles que la maladie de Lyme ou l'herpès zoster.
Le SRAS-CoV-2 est un nouvel agent pathogène, mais le covid long présente des caractéristiques communes avec d'autres affections qui se développent après une infection aiguë. Il s'agit notamment des syndromes post-infectieux après des infections par les virus responsables d'Ebola, de la dengue, de la polio, du chikungunya, de la grippe et de certains herpèsvirus, ainsi que par des agents pathogènes non viraux tels que Borrelia, l'un des organismes responsables de la maladie de Lyme.
Cette similitude a été l'une des premières choses qui ont attiré l'attention de nombreux chercheurs étudiant le covid long.
"J'ai été surpris par l'ensemble remarquablement commun de différents symptômes présents dans certaines des formes les plus graves de covid long et d'autres syndromes de maladies post-infectieuses", a déclaré au New York Times l'immunologiste Snyder-Cappione, professeur adjoint au département de virologie, d'immunologie et de microbiologie de l'université de Boston et chercheur au MassCPR.
Mme Snyder-Cappione a été particulièrement intriguée par le chevauchement du covid long avec les symptômes signalés dans une maladie appelée encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC), qui se caractérise par une fatigue intense, un épuisement, des problèmes neurologiques, des troubles du sommeil, des maux de tête, des douleurs articulaires, un essoufflement et des palpitations. Comme le covid long, l'EM/le covid se développe souvent après certaines infections virales et bactériennes.
L'étude de ces syndromes en parallèle peut fournir des indications sur les mécanismes communs ou similaires qui sous-tendent ces affections. Bien que de nombreux scientifiques talentueux se soient efforcés au fil des ans de comprendre les syndromes post-infectieux, ces efforts ont été sporadiques, a déclaré M. Levy, principalement parce que des affections telles que l'EBV, le CMV ou la maladie de Lyme, par exemple, ne sont pas aussi nombreuses et urgentes que le covid pulmonaire. Cela a conduit à moins de financement à long terme pour définir leur biologie de base.
"Grâce à ce nouvel élan, j'espère que la recherche sur les patients atteints de covid long et présentant ces symptômes débouchera sur de nouveaux traitements pour aider les personnes souffrant d'affections chroniques causées par d'autres agents pathogènes et insultes", a déclaré Mme Snyder-Cappione.
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L’équipe de rédaction Tempo Today
