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L’édito de notre Dir Med : « Comment éduquons-nous nos enfants ? »

C’est en constatant le nombre étonnant de journées mondiales dédiées à l’enfance au mois d’avril et en observant de jeunes parents s’orienter vers des modes éducatifs différents comme « l’éducation non genrée » que l’idée m’est venue d’écrire cet édito…

Le 2 avril est la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le 5 avril : la journée nationale du syndrome du bébé secoué, le 12 avril : la journée des enfants des rues, le 16 avril : la journée mondiale de l’esclavage des enfants, le 25 avril : la journée mondiale pour la sauvegarde du lien parental et le 30 avril : la journée de la non-violence éducative… 1

 

Quelle est la tendance actuelle ? Laxisme ou autoritarisme ? Pédagogie alternative ou traditionnelle, laïque ou religieuse ? Il n’y a évidemment pas de réponse unique à ces interrogations car les approches éducatives peuvent varier en fonction des valeurs, des croyances, des contextes culturels et sociaux des parents.

 

L’éducation traditionnelle met souvent l’accent sur la discipline, le respect des règles et l’apprentissage académique. L’éducation alternative, en revanche, va privilégier l’apprentissage par l’expérience, la créativité, l’esprit d’initiative, l’autonomie et le développement de l’enfant. Parmi les pédagogies alternatives, on retrouve notamment les écoles de Montessori, Freinet, Steiner-Waldorf2 et Decroly. De nombreux parents et éducateurs s’efforcent de trouver un équilibre entre ces deux approches.

 

On fait souvent le rapprochement entre pédagogie traditionnelle et autoritarisme, qui impose sa vision. L’enfant doit se soumettre à une discipline rigide. Il n’a pas droit à l’erreur, ni à l’autonomie. A contrario, pédagogie alternative rime parfois avec laxisme. Il y a cependant une ligne à ne pas franchir qui est celle de la limite fragile entre l’esprit d’initiative et le non-respect des règles. Il ne faut pas confondre bienveillance et laxisme…

 

Sans être laxiste, ni autoritaire, il est possible d’être des parents « encadrants » : ceux qui traduisent leur valeur en règles et limites (les enfants préfèrent les règles aux interdits) avec pour objectif de socialiser au mieux leur enfant tout en lui offrant un cadre et des limites sécurisantes3.

 

De nouvelles valeurs éducatives ont également fait leur apparition comme « l’éducation non genrée » qui a pour objectif de donner la même éducation aux petites filles et aux petits garçons sans les influencer par nos préjugés liés au genre. « Cette approche éducative n’a pas pour objectif de nier le sexe biologique d’un enfant, mais simplement de lui offrir l'opportunité de se construire hors des stéréotypes filles-garçons dont notre éducation est imprégnée. » Isabelle Gravillon4.

 

En Suède, plusieurs écoles non genrées ont vu le jour, depuis un amendement de 1998 enjoignant les établissements à travailler contre les stéréotypes de genre, accueillant des enfants de 1 à 6 ans, tous désignés par le pronom neutre « hen ». Dans les activités de jeux et de lecture, tout est conçu pour éviter les représentations de genre. Il en ressort que les enfants scolarisés dans ces structures s’adresseraient plus volontiers à un enfant inconnu, sans le cataloguer, quelle que soit son apparence (tenue, coupe de cheveu…)5.

 

J’ai même entendu des parents qui s’abstenaient d’embrasser leurs enfants pour ne pas les rendre sentimentalement dépendants et les préparer ainsi à mieux affronter leur vie future, robotisée et asexuée… Une limite à ne cependant pas franchir quand on sait que des psychologues américains ont montré que, privé d’affection, le nourrisson souffre de modifications cérébrales en relation avec des perturbations de la sécrétion d’ocytocine et de vasopressine, connues pour leur implication dans les comportements sociaux, le stress et l’établissement des liens de confiance6.

 

Sachant que le métier le plus compliqué est certainement celui de « Parent », je dirais, en guise de conclusion, que même au sein d’une fratrie, chaque enfant est unique et réagira différemment à l’approche éducative proposée. Aux parents de s’adapter. La bienveillance, la communication et la modularité étant les principales qualités requises.

 

Je voudrais également rappeler, qu’au-delà des méthodes pédagogiques utilisées, plus de 600 millions d’enfants et d’adolescents à travers le monde ne sont pas en mesure d’atteindre un niveau minimal de compétences en lecture et en mathématiques, alors même que deux tiers d’entre eux sont scolarisés7. Que dire alors de ceux qui ne le sont pas…

 

Bon week-end à tous

Dr Patrick De Moor

 

 

  1. https://www.journee-mondiale.com/les-journees-mondiales.htm
  2. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ducation_alternative#:~:text=L'%C3%A9ducation%20alternative%20ou%20p%C3%A9dagogie,bas%C3%A9e%20sur%20un%20enseignement%20diff%C3%A9renci%C3%A9.
  3. https://www.lalibre.be/lifestyle/love-sex/2017/03/22/quel-role-joue-lautorite-parentale-dans-leducation-dun-enfant-F5NDH4RDQFCDDABASRZGQLYPXY/
  4. https://www.enfant.com/votre-enfant-3-11/education/education-non-genree-comment-ca-marche-14460
  5. https://www.caminteresse.fr/societe/la-suede-experimente-lecole-non-genree-ou-pedagogie-neutre-11189326/
  6. https://www.lemonde.fr/vous/article/2005/11/22/prive-d-affection-le-nourrisson-souffre-de-modifications-cerebrales_712888_3238.html#:~:text=Ces%20observations%20sont%2C%20pour%20les,r%C3%A9confortants%20qui%20%C3%A9mergent%20entre%20les
  7. https://www.unicef.org/fr/education#:~:text=Chaque%20enfant%20a%20le%20droit%20d'apprendre.&text=Plus%20de%20600%20millions%20d,d'entre%20eux%20sont%20scolaris%C3%A9s.

 

 

 

 

 

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