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PFAS : « La problématique ne se limite pas à l’eau du robinet »

“Les PFAS (Produits Fluoroalkylés et Polyfluoroalkylés) existent depuis des décennies. On les appelle d’ailleurs les polluants éternels parce qu’ils ont une durée de vie extrêmement longue." 

Reconnu pour son expertise en écotoxicologie, le Professeur Patrick Kestemont fait partie des experts scientifiques mandatés par la Région wallonne, pour conseiller le Gouvernement et examiner toutes les conséquences sur la santé humaine des PFAS, ces substances chimiques présentes dans notre environnement.

“Les PFAS (Produits Fluoroalkylés et Polyfluoroalkylés) existent depuis des décennies. On les appelle d’ailleurs les polluants éternels parce qu’ils ont une durée de vie extrêmement longue. Certaines catégories de PFAS sont par exemple interdites depuis plus d’une dizaine d’années mais nous en trouvons toujours des traces dans de nombreux produits de consommation, tels que les poêles antiadhésives Tefal, les tapis avec recouvrement anti-tâches, et même les extincteurs contenant de la mousse d'extinction. Ils sont également fréquemment détectés dans des zones liées à des activités militaires. La caractéristique principale des PFAS est qu’ils sont très persistants. Il s’agit en fait de substances chimiques, totalement synthétisées par l’homme, qui n’ont donc pas d’équivalent dans la nature. Ce qui les rend si résistantes, c’est la liaison entre deux atomes les composant : le carbone et le fluor. Cette liaison est extrêmement solide, difficile à casser. À la connaissance actuelle, il n’existe ainsi pas d’organisme vivant capable de biodégrader les PFAS. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres sortes de polluants qui sont plus toxiques mais moins résistants parce que des bactéries peuvent les casser. Or, ce qui est aussi dangereux pour la santé humaine, c’est l’exposition plus ou moins prolongée à une substance toxique.”

“Globalement, il faut rappeler que l’eau courante en Belgique est contrôlée et est de qualité. Certes, on retrouve des PFAS dans l’eau mais dans des concentrations généralement très faibles. Actuellement, c’est la norme de 100 nanogrammes par litre qui est retenue. Or, ces polluants sont en réalité présents dans l’ensemble de notre chaine alimentaire suite à des mécanismes de bioaccumulation, et dans des proportions bien plus importantes que dans l’environnement. Cela résulte du fait qu’un organisme contaminé par des PFAS va être mangé par un autre qui lui-même va être consommé : on constate alors que la présence de PFAS s’accentue à mesure que l’on progresse dans la chaîne alimentaire. Pour de nombreux aliments, les normes de tolérance des PFAS sont nettement plus élevées que pour l’eau courante : par exemple un poisson sauvage pêché dans la Meuse peut être commercialisé jusqu’à 45.000 nanogrammes de PFAS par kilo. Le lait peut contenir jusqu’à 66.000 nanogrammes de PFAS par litre. Toute notre chaine alimentaire fait bien entendu l’objet de contrôles stricts, sur base de normes bien établies. Mais il est important d’avoir conscience que cette problématique des PFAS ne se limite pas à notre consommation d’eau du robinet.”

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https://newsroom.unamur.be/fr/actualites/pfas-la-problematique-ne-se-limite-pas-leau-du-robinet

L’équipe de rédaction Tempo Today

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